La province d’Alicante

16 au 21 décembre

Notre exploration de la côte méditerranéenne de l’Espagne se poursuit vers le sud lundi jusqu’à la Vila Joiosa, petite municipalité à 27 km au nord d’Alicante.  Nous nous installons au camping Playa Paraiso où nous devons rencontrer dans les prochains jours Ken et Denise, des amis de nos amis westfaliens.  C’est un petit camping confortable situé en bord de mer et à dix minutes de marche du centre-ville.  La température est encore un peu plus clémente, montant jusqu’à 18 degrés le jour.

Oranger en ville

Mardi, nous explorons cette petite ville qui fait un peu penser à Québec avec sa haute ville et sa basse ville… mais ce sont des orangers qui bordent les trottoirs au lieu des érables.

En basse ville, nous découvrons une très belle plage bordée d’une longue promenade et surtout de maisons très colorées. Leurs propriétaires pêcheurs les auraient parées de belles couleurs vives pour pouvoir les reconnaître du large.  Le quartier de ces maisons colorées se termine sur le bord de la rivière Stella où des maisons ont été construites sur les anciens remparts.

Les maisons colorées de la Vila Joiosa

Mercredi, c’est à vélo que nous continuons notre exploration vers le nord.  Nous nous rendons jusqu’à Benidorm mais cette grosse station balnéaire n’est pas du tout invitante pour les vélos.  Les gratte-ciels d’habitation sont très nombreux et la circulation est très dense.  Nous décidons de rebrousser chemin et nous y reviendrons en transport en commun…

Ken et Denise arrivent en après-midi à bord de leur beau camping-car Rapido.  Après quelques conversations téléphoniques au printemps dernier et plusieurs échanges de courriel dans les derniers mois lors desquels nous avons grandement apprécié leurs nombreux conseils, nous avons beaucoup de plaisir à les rencontrer enfin en personne.   Ce sera plaisant de passer les Fêtes de fin d’année en compagnie de ces québécois, grands voyageurs expérimentés et très actifs.

Ken et Denise, nous passerons Noël en leur compagnie

Jeudi, c’est la journée du marché local hebdomadaire très animé et surtout très populaire.  Cela nous permet de trouver enfin un sac pour ranger notre pain et Claudine s’achète un nouveau pyjama, le tout à des prix dérisoires.  

Hôtel de ville

Les poinsettias à Alicante

Vendredi, nous marchons un peu afin de trouver la station de tramway la plus proche et samedi, nous partons à la découverte de la ville la plus importante de la région : Alicante.  Après 55 minutes à bord d’un beau et moderne tramway, nous arrivons au centre et nous empruntons un joli boulevard bordé de palmiers.  Nous apprécions les aménagements floraux en ce mois de décembre et surtout les plantations de poinsettias qui agrémentent le boulevard.  Nous arrivons au port longé par un parc ombragé par d’immenses ficus centenaires.  Ces arbres géants nous impressionnent par leurs racines qui descendent au sol à partir de leurs branches énormes qui souvent sont soutenues.  Nous continuons sur l’Esplanada de Espana, longue promenade pavée d’une très belle céramique.  Nous entrons ensuite dans la vieille ville pour voir l’hôtel de ville, vieil édifice qui a conservé une allure très médiévale, le marché central avec ses nombreux étals de bouchers et de poissonniers et nous terminons notre visite d’Alicante en admirant le bel édifice du gouvernement provincial.

Ficus géant - grandiose !

Esplanada de Espagna

Parlement provincial d'Alicante caché par les arbres

Nous sommes encore tout mêlés avec les langues espagnoles, on parle le castillan mais aussi un autre dialecte et encore là, les panneaux sont souvent bilingues et nous ne savons pas vraiment quoi est quoi… enfin, on se débrouille quand même ! 

Une pause avec les snow-birds allemands

9 au 15 décembre

Après notre départ de Barcelone, nous avons passé une semaine à Alcossebre, situé en Valencie, à mi-chemin entre le nord et le sud de l’Espagne.  L’endroit est très tranquille mais probablement très populeux en été car les belles plages sont bordées de nombreux appartements et quelques hôtels.  

Situé sur le bord de la mer, notre camping, le Playa Tropicana, est magnifique.  Des fontaines et statues blanches nous accueillent tout le long des allées pavées et tous les sites sont délimités par une haie.  Les installations sont très confortables et nous retrouvons une épicerie, un restaurant et deux piscines dont une est chauffée et couverte.  Il accueille surtout des allemands et quelques britanniques.  La plupart de ces « snow-birds » semblent installés pour l’hiver. Nous étions les seuls de langue française.  

  

Le camping possède plusieurs perroquets, des aras, des cockatiels, des perruches, mais c’est surtout trois beaux cacatoès à huppe jaune que nous avons bien aimé et qui venaient nous voir pour se faire caresser lorsque nous nous présentions à leur cage.

Nous avons profité de la température très clémente, 15 degrés l’après-midi sans vent et sans nuage, pour lire, marcher et faire du vélo.  Nous avons fait deux randonnées de vélo, une vers le nord jusqu’au phare d’Alcossebre, et l’autre vers le sud jusqu’à Torreblanca.  Ces randonnées nous ont permis d’admirer quelques belles résidences d’été espagnoles et aussi  les nombreux vergers de clémentiniers qui poussent dans la région.

Nous poursuivons la route vers le sud lundi jusqu’à la Vila Joiosa, situé à une vingtaine de kilomètres au nord d’Alicante, où un camping nous a été recommandé.   

Barcelone, suite et fin

4 au 8 décembre

Jeudi, la vieille ville

Après une petite pause au camping mercredi, nous reprenons le train de banlieue jeudi matin pour le centre-ville.  Nous descendons à l’Arc de Triomphe et empruntons l’allée centrale qui nous mène au Parc de la Citadelle.  Beau parc urbain doté d’un zoo, l’attrait principal est la belle fontaine néoclassique conçue par Gaudi et Josep Fonteseré.  Ce qui nous fascine aussi dans ce parc, ce sont les perroquets, très nombreux et très bruyants.  Ils jacassent sans cesse mais ils sont difficiles à voir car ils se tiennent au sommet des palmiers.  Heureusement, nous en avons observé une petite troupe en train de manger au sol, ce qui nous a permis d’admirer leur plumage d’un beau vert.  Leur poitrine est blanche et le bout des ailes d’un bleu foncé.

Nous continuons ensuite notre marche vers le quartier résidentiel Barceloneta, très populeux et vivant, et nous poursuivons jusqu’au bord de la mer.  Nous empruntons une belle promenade très fréquentée le long des plages ; il fait environ 17 degrés mais comme il n’y a pas de vent, le soleil nous chauffe et nous rencontrons quelques barcelonais en maillot prenant un bain de soleil.  Nous marchons jusqu’à l’Institut des sciences de la mer pour voir de près une immense structure représentant un poisson et prenons une petite pause près du bassin olympique, converti en marina.  Les Olympiques de 1992 ont permis la rénovation de nombreuses installations, entre autres l’aménagement des quatre kilomètres de ce front de mer bordé de plages qui a remplacé d’anciens docks décrépits.

Cathédrale de Barcelone

Nous retournons ensuite vers la vieille ville et après une petite visite à la basilique de Santa Maria del Mar, nous arpentons le « barri gotic » (quartier gothique), dédales de petites rues très vivantes entourant la cathédrale.  Nous visitons la Cathédrale de Barcelone, bel édifice gothique datant de 1298.  L’intérieur est gigantesque et comprend une seule nef bordée de 28 chapelles latérales.  Au centre de la nef, nous retrouvons des stalles du chœur sculptées au 15^e siècle présentant les blasons des chevaliers de la Toison d’Or.  Un beau grand marché de Noël se tient en face de la cathédrale.

Nous terminons notre journée d’exploration du centre en nous rendant au Palau de la Musica catalana (palais de la musique), une belle salle de concert.  Conçue par Montaner, c’est un édifice moderniste datant de 1908.  Nous admirons l’extérieur fait de colonnes, de sculptures et de mosaïques.  On dit que c’est l’intérieur du bâtiment qui est le plus remarquable mais il est trop tard et c’est fermé pour les visites.

Le Palais de la Musique catalane

Vendredi, la Rambla et le Paula (palais) Güell

Vendredi, nous nous frayons un chemin dans l’immense foule qui font leurs courses de Noël jusqu’à La Rambla, la rue la plus célèbre d’Espagne.  C’est une belle avenue avec en son centre une immense allée piétonnière où fleuristes et marchands de journaux ont pignon sur rue.  De belles maisons et surtout l’énorme marché de la Boqueria la bordent. Nous descendons la rue jusqu’à l’immense monument de Christophe Colomb qui marque l’endroit où l’explorateur débarqua en 1493 à son retour des Amériques avec les six indiens des Caraïbes qu’il ramenait avec lui et qui furent baptisés dans la Cathédrale de Barcelone.  Au terme de la Rambla, nous retrouvons le Port Vell (vieux port) et nous lunchons au bord de la marina sur une longue passerelle à l’architecture très moderne.

Nous remontons ensuite à nouveau la Rambla jusqu’au Palais Güell.  Premier édifice majeur que Gaudi construisit au centre-ville, l’architecture de ce palais lui valut sa réputation internationale.  Ce bâtiment, construit de 1885 à 1890, lui fut commandé par l’industriel Eusebi Güell qui croyait au talent de Gaudi et qui fut son principal mécène.  Cet hôtel particulier, qui fut classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 1984, fut la résidence Güell et de leur six enfants.  L’intérieur est d’une richesse impressionnante et d’une originalité incroyable.  Des écuries du sous-sol jusqu’au grenier quatre étages plus haut, nous admirons les très belles boiseries, les ouvrages en fer forgé, les meubles encastrés très originaux et surtout les formes et détails de chaque pièce qui nous confirment que Gaudi n’avait aucune restriction financière pour réaliser ce bâtiment.  Notre visite se termine sur le toit où nous admirons les cheminées en mosaïques, toutes plus originales les unes que les autres.

               

La façade du palais

Le Salon et la voûte

Les originales cheminées du Palais Güell

Samedi, le parc Güell

Notre dernière journée à Barcelone est consacrée au parc Güell situé sur une colline au nord du centre-ville.  Nous empruntons donc le métro au centre pour descendre à la station Vallcarca d’où nous longeons le boulevard du même nom jusqu’à une petite rue où nous devons tourner à gauche… et là nous constatons que nous sommes sur la plaine et qu’il faut gravir la colline…  à l’aide de 7 escaliers mécaniques, une côte à au moins 15 degrés et des dizaines de marches.  Surprenant qu’il y ait des maisons tout le long de cette rue, pas commode pour les habitants de vivre dans le flan de cette colline… 

Maison du  gardien

Nous arrivons finalement au parc d’où nous avons une très belle vue sur la plaine de Barcelone et la mer.   C’est Eusebi Güell qui a chargé Gaudi de réaliser un projet de construction d’une zone résidentielle pour des familles aisées sur une grande propriété qu’il avait acheté.  Le projet original devait comporter 60 maisons avec un réseau complexe de chemins, viaducs et escaliers qui permettaient de conserver la topographie du terrain.  Les travaux débutèrent en 1900.   Encore là, nous retrouvons tout le style de Gaudi.  L’entrée principale du parc est encadrée par deux maisons pour le gardien et le concierge et nous retrouvons en face un bel escalier avec, au centre, le fameux dragon de mosaïque très connu.  Un peu plus loin, c’est la Salle Hypostyle ou Salle des Colonnes, qui devait servir de marché couvert.  Sur le toit de cette salle, nous retrouvons une belle place qui est entourée d’un banc en mosaïque ondulé et qui sert en même temps de rempart.  On dit que c’est le banc le plus long du monde.  

Le plus long banc au monde

Escalier monumental - nous voyons le banc au dessus de la Salle de Colonnes

Nous montons ensuite dans le parc pour voir les deux seules maisons qui y furent construites avant que le projet ne prenne fin.  En effet, comme le tout était réservé exclusivement à usage résidentiel et dû au manque de transport approprié, le projet devint non-viable et Güell décida d’arrêter les travaux en 1914.

Notre visite de Barcelone est maintenant terminée.  Nous prenons une pause au camping dimanche et repartirons vers le sud lundi.   Nous avons adoré cette belle ville de 1,6 millions d’habitants, très propre et dynamique.  Contrairement aux grandes villes du sud de l’Europe, nous n’avons vu que quelques mendiants et peu ou pas de chômeurs. Ce qui a été difficile pour nous, c’est de comprendre la langue espagnole.  Comme c’est bilingue ici, Castillan (espagnol parlé partout en Espagne) et Catalan, on ne sait plus de quelle langue sont les quelques mots que l’on a appris.  Nous espérons que ce sera plus facile au sud de la Catalogne où tous les gens parleront la même langue espagnole.

Le Dragon de Gaudi au Parc Güell

Barcelone, l’extravagante

27 novembre au 1^er décembre

En route vers l’Espagne

Après avoir traversé la Camargue, nous retrouvons un temps plus clément aux abords de Montpellier.   Nous longeons la côte méditerranéenne jusqu’à l’aire de camping-car de St-Pierre-sur-mer, près de Narbonne, où nous passons la nuit.   

Nous reprenons ensuite la route vers le sud et nous atteignons Le Barcarès, une station balnéaire très populaire pour les amateurs de camping.  En effet, il y a au moins cinq gros terrains de camping, tous voisins, et le camping l’Europe nous est recommandé dans notre guide britannique comme l’endroit idéal pour un arrêt sur la route vers l’Espagne.  La caractéristique surprenante de ce terrain : chaque emplacement possède un petit cabanon dans lequel nous retrouvons toilette, douche et lavabo en plus d’un évier pour laver la vaisselle à l’extérieur.  Quel luxe, avoir sa douche et sa toilette sur son site !  Cependant, ce n’est pas chauffé et comme il ne fait que 6 ou 7 degrés le jour, c’est un peu froid.  Jeudi, nous parcourons une belle piste cyclable qui longe le fleuve l’Agly jusqu’à un concessionnaire de camping-car à Rivesaltes pour acheter le connecteur nous permettant d’utiliser les bouteilles de butane espagnoles.

Nous reprenons la route samedi et nous arrêtons à Saint-Jean-Plat-de-Corts, au sud de Perpignan, dans un petit camping familial où il faut traverser une rivière à gué pour y accéder.  Heureusement, la rivière est presque à sec en ce moment.  Les Pyrénées enneigées sont presque à notre porte.

2 décembre

Barcelone

Lundi, nous atteignons l’Espagne avec un petit pincement au cœur, plus de cellulaire pour les trois prochains mois…  mais aussi avec le bonheur de retrouver une température très clémente.  Nous nous installons à El Masnou, situé tout près d’une immense plage à 11 km au nord de Barcelone et à dix minutes d’une gare de train de banlieue. 

La Sagrada Familia

Façade de la Nativité

Mardi nous prenons le train et notre première journée sera consacrée principalement au monument le plus célèbre de Barcelone, la Sagrada Familia.  On dit de cette église qu’elle est la moins conventionnelle d’Europe et c’est peu dire.  Conçue par Antoni Gaudi, on débuta sa construction en 1833 et elle n’est pas encore terminée aujourd’hui.  On prévoit qu’elle sera achevée en 2026.  Immense, c’est un chef d’œuvre d’art contemporain.  L’extérieur est composé de plusieurs tours dont la plupart sont encore en construction.  À son achèvement, elle comprendra une tour centrale en l’honneur du Christ, cinq tours dédiées à la Vierge et aux évangélistes, et douze tours symbolisant les apôtres.  Des trois façades planifiées, celle de la Nativité fut achevée par Gaudi.  La façade de la Passion fut achevée en 2000 et on procède présentement à la construction de la façade de la Gloire du Christ.  C’est un modèle d’architecture qu’on ne retrouve nulle part, le haut des tours est décoré de mosaïques vénitiennes et de fruits colorés.  Elle est impressionnante même si elle est entourée d’échafauds, grues et matériaux de construction.

Nous montons ensuite l’ascenseur qui nous amène au haut d’une des tours de la façade de la Passion.  Cela nous offre une belle vue sur Barcelone et surtout sur les détails extérieurs de la cathédrale. 

Nous redescendons dans l’escalier en colimaçon et entrons dans l’église.  WOW ! ! !  C’est là tout le génie de Gaudi !  C’est une église moderne avec de très hautes et immenses colonnes qui se terminent par des branches, comme des arbres, ce qui nous donne l’impression d’être dans une forêt. Le plafond est très beau et représente le feuillage au sommet des arbres.  Et surtout, il y a de très nombreux vitraux qui laissent passer une lumière colorée, irisant tout l’intérieur du bâtiment.  Les vitraux sont magnifiques, dans les tons de bleu et vert d’un côté de la nef et de jaune, orange et rouge de l’autre côté.   Il y a des galeries et toutes les rampes imitent un ruban tournoyé.  Le dais de l’autel est un immense parasol sous lequel nous retrouvons un Christ en croix suspendu dans le vide au dessus de l’autel.  L’intérieur de la cathédrale nous semble entièrement terminé sauf pour les vitraux manquant aux fenêtres du côté de la façade en construction.

                    

D’autres chefs d’œuvres

Balcon de la Casa Mila

Nous quittons la Sagrada Familia et poursuivons notre marche à travers les belles avenues du quartier Eixample.  Nous admirons l’architecture de la Casa Terrades Les Punxes, édifice du début du 20è siècle dessiné par Cadafalch.  Nous arrivons ensuite à la Casa Milà La Peddrera, immeuble d’habitation le plus connu des œuvres de Gaudi.  Construit entre 1906 et 1910, nous avons peine à croire que c’est si vieux.  L’édifice qui compte 8 étages, est tout en courbes avec de superbes balcons en fer forgé.

Casa Mila

Nous nous dirigeons ensuite vers l’Illa de la Discòrdia (ilot de la discorde), ensemble de trois édifices de la passeig (rue) Gracia dont l’architecture est très contrastante.  Nous nous attardons surtout à la Casa Batllo, autre œuvre de Gaudi, qui a encore-là un style extravagant avec de la mosaïque dans les tons de bleu et des balcons en fer forgé qui ressemblent à des masques vénitiens.  La casa Lleo Morera, dessinée par Montaner, présente elle aussi une très belle architecture.   Notre première journée à Barcelone nous a ravi et nous avons hâte de poursuivre notre visite.

Casa Batllo de Gaudi

Casa Lleo Morera

La Camargue et les flamants roses

24 et 25 novembre

En août dernier, nous avons vu le Glacier du Rhône en Suisse où le fleuve prend sa source.  Et bien maintenant, nous arrivons à son embouchure.  La Camargue, région où l’on retrouve le delta du Rhône, présente un paysage très plat de marécages, paradis des oiseaux.  Toutes les maisons sont blanches et il y a une multitude de mas (ranchs) qui proposent des promenades à cheval.

Les Saintes-Maries-de-la-mer

Sur la recommandation de monsieur Morin de Morin Loisirs Autos, nous sommes installés sur le bord de la mer dans un immense stationnement réservé aux camping-cars.  L’endroit est magnifique et nous permet de nous rendre au village situé à dix minutes de marche, par une belle promenade aménagée le long de plages de sable gris très fin.  Capitale de la Camargue, le village des Saintes-Maries-de-la-mer doit son nom à (Sainte) Marie Jacobé et (Sainte) Marie Salomé, toutes deux parentes de la Vierge Marie et mères des apôtres Jacques, Jean, Jacques le mineur, Jude et Simon.  Elles auraient abordées sur les plages de la Camargue avec d’autres disciples du Christ en l’an 40.  Elles étaient accompagnées de (Sainte) Sara, une épyptienne qui devint la patronne des gitans et des gens du voyage.  Ceux-ci viennent ici en pèlerinage tous les 24 mai.  C’est un très beau village d’un blanc immaculé avec des rues et ruelles impeccables mais un peu désertes en cette période.  Nous visitons l’église, véritable forteresse sans les fenêtres habituelles avec vitraux et qui contient des reliques des saintes.

Le Cheval Camargue

Dans les marécages, nous retrouvons les chevaux Camargue, une des plus anciennes races du monde, qui vivent ici en semi-liberté.  Ils sont trapus et leur robe est d’un gris clair, presque blanc, sauf pour le poulain qui nait brun et qui atteint sa belle teinte pâle vers 4 ou 5 ans.  Les naissances ont lieu en pleine liberté et ce n’est que vers trois ans que les mâles sont attrapés pour être dressés.  Les juments sont laissées en liberté pour la reproduction.

Le Taureau Camargue

Nous retrouvons également dans ce pays des taureaux d’un noir intense avec des cornes qui sont dirigées verticalement vers le ciel.  Comme les chevaux, les taureaux vivent en semi-liberté en troupeaux appelés « manade ».  Bien que certains restaurants de la région proposent du taureau au menu, ces bêtes sont élevées principalement pour leur participation à la course camarguaise dont le taureau est le héros.  Avec leurs partenaires qui sont les raseteurs (hommes en blanc) et le public, cette course permet aux taureaux de démontrer leur agilité, leur combativité et leur bravoure.  Certains de ces taureaux sont de vraies vedettes qui affichent même leur statue au centre du village. Malheureusement, il faudra revenir pour assister à une course camarguaise car celles-ci se déroulent fin octobre.

Le parc ornithologique Pont de Gau

Lundi, nous sortons nos jumelles pour l’observation de la faune aviaire qui habitent les marécages.  Le parc est très bien aménagé et pour un coût minime, nous passons la journée à arpenter les 8 km de sentiers où sont aménagés plusieurs caches nous permettant d’épier les oiseaux en catimini.  Nous avons observé une multitude de canards (colvert, milouin, sarcelle d’hiver, souchet, tadorne), de hérons (aigrette garzette, grande aigrette, héron biboreau, héron cendré, héron garde bœuf) cygnes, cigognes, foulques, grèbes, poules d’eau, sternes, mais ce qui nous a le plus impressionné ce sont les flamants roses.  Bien qu’on nous ait dit que seulement le tiers du troupeau est présent en cette période, nous en avons vu des milliers et souvent à quelques mètres du bord du sentier.  C’est un très bel oiseau, pattes, bec, tête et œil d’un beau rose intense.  Ses plumes sont aussi rose pâle et lorsqu’il déploie ses ailes, les rémiges (grandes ailes) sont rouge carmin, roses et noires.  Les flamants roses vivent en Europe et en Afrique seulement.  Il ne faut pas les confondre avec le flamant des caraïbes que nous retrouvons en Floride, qui est appelé « flamant rose » par les américains mais qui est d’une couleur beaucoup plus orangée. 

Le mistral nous chasse

Nous avions entendu parler du mistral à plusieurs reprises par les français…  là, on le connaît !  Le dictionnaire nous dit : vent violent, froid, turbulent et sec qui souffle du nord sur la région méditerranéenne le long du couloir du Rhône.  Il a commencé à souffler vendredi dans la nuit et nous sommes mardi matin et il n’y a eu aucune accalmie.  Ça ressemble au vent d’une grosse tempête d’hiver du Québec mais sans la neige et avec un magnifique ciel bleu.  Nous avons peine à avancer lorsque nous marchons vent de face.  La nuit, on se fait brasser et le bruit des rafales nous empêche de dormir.   Nous avions prévu parcourir la belle piste cyclable qui longe la mer jusqu’aux Salins-de-Giraud mais il faudra revenir, impossible de faire du vélo par ce vent.  Nous décidons donc de quitter la Camargue mais nous y reviendrons, c’est certain.