mercredi 16 juillet 2014

Deux sites importants de Pologne

11 au 13 juillet

La mine de sel Wieliczka

Vendredi, nous prenons le bus à partir de Cracovie pour rejoindre la petite ville de Wieliczka située à quatorze kilomètres à l’est.  Très célèbre, la plus ancienne mine de sel d’Europe est visitée par 1,7 millions de touristes annuellement.  Comme des visites guidées sont offertes en français à 12h05, nous patientons une heure au travers des centaines de touristes et nous rencontrons cinq québécois (de Québec !) avec qui nous avons beaucoup de plaisir à échanger.  Nous entrons finalement et en premier lieu, il nous faut descendre dans la mine.  On nous conduit vers l’escalier en bois à nombreux paliers que nous utilisons en tournant sans cesse pendant au moins quinze minutes.  Lorsque nous regardons au centre, le puits d’escalier est vertigineux !  Arrivés au premier niveau de la mine, à 90 mètres de profond, une guide nous conduit d’une pièce à l’autre sur les niveaux 1, 2 et 3, jusqu’à 135 mètres de profond. Heureusement, la remontée s’est faite en ascenseur moderne et rapide.

La mine existe depuis le 13e siècle et c’est seulement en 1996, après plus de 700 ans d’exploitation, qu’elle a cessé ses activités par manque de rentabilité (aujourd’hui, a-t’elle atteint la rentabilité avec le flux de touristes ?).  Le gisement de sel gemme, pur à 70%, est immense : 10 km de long et 1 km de large.  On y a creusé 300 km de galeries sur 9 niveaux.  Toutes les structures pour soutenir les galeries sont faites d’immenses colonnes et poutres de bois de sapin.  Tout ce qui n’est pas en bois est du sel.  Lorsqu’on y goûte (en mouillant notre doigt et en le passant sur le mur), c’est du sel !  Très bien ventilée, on nous dit que l’air est pur et bon pour les voies respiratoires car aucun virus ou bactérie ne peut vivre dans cet air salin.  Il y a même un sanatorium à 200 mètres sous terre.

Nous avons parcouru 3 km dans la mine pendant 3 heures, ce qui représente seulement 1% de sa superficie !  De nombreuses sculptures, taillées dans des blocs de sel par des mineurs, jalonnent les pièces. Très pieux, les mineurs y ont aussi aménagés plus de quarante chapelles. Mais le clou de la visite est la chapelle de la bienheureuse Kinga de Pologne, entièrement faite de sel qu’il s’agisse du sol, des bas-reliefs, des statues, des sculptures et même des lustres.  Elle a été réalisée par trois mineurs jusqu’en 1963 et c’est surtout cette salle qui valut à la mine son inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco en 1978.








Auschwitz-Birkenau

L'inscription célèbre à l'entrée : Arbeit Macht Frei "Le travail rend libre"
Après une pause samedi, nous prenons la route dimanche matin pour 60 km de petite route à travers les villages polonais jusqu’à Oswiecim, petite ville devenue tristement célèbre depuis la Deuxième Guerre Mondiale alors que les nazis l’on rebaptisé Auschwitz.  Le Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, qui reçoit plus d’un million de visiteurs annuellement, fut créé dès 1947 afin de préserver la mémoire du terrible drame qui s’y déroula de 1940 à 1945.  Parmi les nombreux camps construits par les nazis, Auschwitz est le plus grand et c’est ici que « la solution finale » fut mise en place.  Notre visite guidée de quatre heures par une polonaise parlant un excellent français fut très émouvante.
  
Le four crématoire d'Auschwitz I
En première partie, nous visitons le camp Auschwitz I, ancien camp militaire polonais que les SS ont converti en camp de concentration en 1940 afin d’y regrouper les prisonniers politiques polonais. Notre guide nous donne plusieurs détails sur la vie à l’intérieur du camp et nous défilons d’un édifice à l’autre où on présente des objets et plusieurs photos.  Le camp compte une vingtaine de bâtiments.  C’est dans l’édifice administratif des SS, où il y avait une prison au sous-sol, que les nazis ont mis sous essai le gaz Zyclon B qui allait ensuite être utilisé à grande échelle.  À l’intérieur d’un des pavillons, on y expose des objets que les nazis récupéraient de leurs victimes : valises, souliers, lunettes etc., mais c’est surtout les 2 tonnes de cheveux qui sont impressionnants.  Lors de la libération du camp en 1945, les russes ont trouvé 7 tonnes de cheveux humains emballés dans des sacs que les nazis n’avaient pas eu le temps d’expédier dans leurs usines.  Ils servaient à fabriquer des toiles de crin et des matelas.  Deux tonnes sont exposés.  On y expose aussi une toile de crin ayant été tissée avec des cheveux humains.  Par respect, on nous demande de ne pas prendre de photo.

Des valises avec des noms et dates inscrits à la craie

Des milliers de chaussures

En deuxième partie, nous prenons une navette qui nous amène à Auschwitz II-Birkenau à 3 km du camp principal.  Situé sur un immense terrain marécageux, les nazis y ont construit 300 baraquements, quelques-uns en brique mais la plupart en bois. La plupart de ces bâtiments sont détruits et on ne voit que les cheminées.  Un mémorial a été construit et un texte est inscrit sur des pierres dans toutes les langues des gens qui sont morts ici. 

Le Mémorial d'Auschwitz-Birkenau et les pierres en premier plan

Cette inscription est gravée sur autant des pierres dans les langues des personnes mortes à Auschwitz-Birkenau

Il reste 45 baraquements en briques et 22 en bois. Il faut dire que ces baraquements servaient à héberger les prisonniers qui travaillaient pour les nazis, mais la plupart des juifs, tziganes et autres personnes emmenés ici allaient directement dans les chambres de la mort pour y être gazés et incinérés.  Les cinq fours crématoires fonctionnaient 24 h par jour et n’arrivaient pas à suffire à la demande.  Le baraquement dortoir et les latrines sont particulièrement émouvants à visiter. 

L'entrée de Birkenau vue de l'intérieur - souvent vu dans les films

Le wagon de transport d'animaux sans fenêtre qui servait à amener les gens

Les baraquements en bois

Les dortoirs - 8 à 10 personnes dormaient par lit

Les latrines - aucune intimité, pas de papier...

Pour terminer, quelques statistiques qui montrent l’ampleur du drame survenu ici : 1 300 000 personnes furent déportées ici dont 1 100 000 juifs, 150 000 polonais, 23 000 tziganes et 40 000 d’autres provenances.  1 100 000 de ces personnes sont mortes à Auschwitz dont 90 % étaient juifs.  Les SS ont assassiné la majorité d’entre eux dans les chambres à gaz… un génocide épouvantable…  Même si c’est du tourisme « dramatique » comme dit Denis, ce site musée-mémorial est incontournable pour ne pas oublier ce drame survenu il n’y a pas si longtemps. 


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