11
au 13 juillet
La mine de sel Wieliczka
Vendredi,
nous prenons le bus à partir de Cracovie pour rejoindre la petite ville de
Wieliczka située à quatorze kilomètres à l’est.
Très célèbre, la plus ancienne mine de sel d’Europe est visitée par 1,7
millions de touristes annuellement.
Comme des visites guidées sont offertes en français à 12h05, nous
patientons une heure au travers des centaines de touristes et nous rencontrons
cinq québécois (de Québec !) avec qui nous avons beaucoup de plaisir à
échanger. Nous entrons finalement et en
premier lieu, il nous faut descendre dans la mine. On nous conduit vers l’escalier en bois à
nombreux paliers que nous utilisons en tournant sans cesse pendant au moins
quinze minutes. Lorsque nous regardons
au centre, le puits d’escalier est vertigineux ! Arrivés au premier niveau de la mine, à 90 mètres de profond, une
guide nous conduit d’une pièce à l’autre sur les niveaux 1, 2 et 3, jusqu’à 135 mètres de profond.
Heureusement, la remontée s’est faite en ascenseur moderne et rapide.
La
mine existe depuis le 13e siècle et c’est seulement en 1996, après
plus de 700 ans d’exploitation, qu’elle a cessé ses activités par manque de
rentabilité (aujourd’hui, a-t’elle atteint la rentabilité avec le flux de touristes
?). Le gisement de sel gemme, pur à 70%,
est immense : 10 km
de long et 1 km
de large. On y a creusé 300 km de galeries sur 9
niveaux. Toutes les structures pour
soutenir les galeries sont faites d’immenses colonnes et poutres de bois de
sapin. Tout ce qui n’est pas en bois est
du sel. Lorsqu’on y goûte (en mouillant
notre doigt et en le passant sur le mur), c’est du sel ! Très bien ventilée, on nous dit que l’air est
pur et bon pour les voies respiratoires car aucun virus ou bactérie ne peut
vivre dans cet air salin. Il y a même un
sanatorium à 200 mètres
sous terre.
Nous
avons parcouru 3 km
dans la mine pendant 3 heures, ce qui représente seulement 1% de sa superficie
! De nombreuses sculptures, taillées dans
des blocs de sel par des mineurs, jalonnent les pièces. Très pieux, les mineurs
y ont aussi aménagés plus de quarante chapelles. Mais le clou de la visite est
la chapelle de la bienheureuse Kinga de Pologne, entièrement faite de sel qu’il
s’agisse du sol, des bas-reliefs, des statues, des sculptures et même des
lustres. Elle a été réalisée par trois
mineurs jusqu’en 1963 et c’est surtout cette salle qui valut à la mine son
inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco en 1978.
Auschwitz-Birkenau
L'inscription célèbre à l'entrée : Arbeit Macht Frei "Le travail rend libre" |
Après
une pause samedi, nous prenons la route dimanche matin pour 60 km de petite route à
travers les villages polonais jusqu’à Oswiecim, petite ville devenue tristement
célèbre depuis la Deuxième Guerre Mondiale alors que les nazis l’on rebaptisé
Auschwitz. Le Musée d’État
d’Auschwitz-Birkenau, qui reçoit plus d’un million de visiteurs annuellement,
fut créé dès 1947 afin de préserver la mémoire du terrible drame qui s’y
déroula de 1940 à 1945. Parmi les
nombreux camps construits par les nazis, Auschwitz est le plus grand et c’est
ici que « la solution finale » fut mise en place. Notre visite guidée de quatre heures par une
polonaise parlant un excellent français fut très émouvante.
Le four crématoire d'Auschwitz I |
En
première partie, nous visitons le camp Auschwitz I, ancien camp militaire
polonais que les SS ont converti en camp de concentration en 1940 afin d’y
regrouper les prisonniers politiques polonais. Notre guide nous donne plusieurs
détails sur la vie à l’intérieur du camp et nous défilons d’un édifice à
l’autre où on présente des objets et plusieurs photos. Le camp compte une vingtaine de
bâtiments. C’est dans l’édifice
administratif des SS, où il y avait une prison au sous-sol, que les nazis ont
mis sous essai le gaz Zyclon B qui allait ensuite être utilisé à grande
échelle. À l’intérieur d’un des pavillons,
on y expose des objets que les nazis récupéraient de leurs victimes :
valises, souliers, lunettes etc., mais c’est surtout les 2 tonnes de cheveux
qui sont impressionnants. Lors de la
libération du camp en 1945, les russes ont trouvé 7 tonnes de cheveux humains
emballés dans des sacs que les nazis n’avaient pas eu le temps d’expédier dans
leurs usines. Ils servaient à fabriquer
des toiles de crin et des matelas. Deux
tonnes sont exposés. On y expose aussi
une toile de crin ayant été tissée avec des cheveux humains. Par respect, on nous demande de ne pas
prendre de photo.
Des valises avec des noms et dates inscrits à la craie |
Des milliers de chaussures |
En
deuxième partie, nous prenons une navette qui nous amène à Auschwitz
II-Birkenau à 3 km
du camp principal. Situé sur un immense
terrain marécageux, les nazis y ont construit 300 baraquements, quelques-uns en
brique mais la plupart en bois. La plupart de ces bâtiments sont détruits et on
ne voit que les cheminées. Un mémorial a
été construit et un texte est inscrit sur des pierres dans toutes les langues
des gens qui sont morts ici.
Le Mémorial d'Auschwitz-Birkenau et les pierres en premier plan |
Cette inscription est gravée sur autant des pierres dans les langues des personnes mortes à Auschwitz-Birkenau |
Il
reste 45 baraquements en briques et 22 en bois. Il faut dire que ces
baraquements servaient à héberger les prisonniers qui travaillaient pour les
nazis, mais la plupart des juifs, tziganes et autres personnes emmenés ici
allaient directement dans les chambres de la mort pour y être gazés et
incinérés. Les cinq fours crématoires
fonctionnaient 24 h par jour et n’arrivaient pas à suffire à la demande. Le baraquement dortoir et les latrines sont
particulièrement émouvants à visiter.
L'entrée de Birkenau vue de l'intérieur - souvent vu dans les films |
Le wagon de transport d'animaux sans fenêtre qui servait à amener les gens |
Les baraquements en bois |
Les dortoirs - 8 à 10 personnes dormaient par lit |
Les latrines - aucune intimité, pas de papier... |
Pour
terminer, quelques statistiques qui montrent l’ampleur du drame survenu
ici : 1 300 000 personnes furent déportées ici dont
1 100 000 juifs, 150 000 polonais, 23 000 tziganes et
40 000 d’autres provenances.
1 100 000 de ces personnes sont mortes à Auschwitz dont
90 % étaient juifs. Les SS ont
assassiné la majorité d’entre eux dans les chambres à gaz… un génocide
épouvantable… Même si c’est du tourisme
« dramatique » comme dit Denis, ce site musée-mémorial est
incontournable pour ne pas oublier ce drame survenu il n’y a pas si longtemps.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire