22
au 24 août
Vendredi,
nous nous installons pour deux soirs au camping Le Moulin Fort à
Chisseaux. Ce qui est spécial à ce
camping, c’est qu’on se croirait en Angleterre.
Propriété d’un couple de britanniques, la plupart des clients viennent
de Grande Bretagne et il n’y a que très peu de clients français. De plus, on parle anglais partout et souvent
les documents et affiches sont en anglais. Mais ce sont des gens accueillants
et leur petit camping est propre et très bien situé sur le bord du Cher, un
affluent de la Loire, à moins d’un kilomètre du château de Chenonceau.
Chenonceau
Samedi,
c’est la visite du fameux château de Chenonceau, un des plus connus des
châteaux de la Loire car il est construit sur les eaux du Cher. On dit de lui : Château de Dames et
demeure de charme… En effet, il fut la
propriété de plusieurs femmes qui l’embellirent et le protégèrent des guerres.
Un
peu d’histoire : construit au 16e siècle sur les ruines d’un
château-fort et d’un moulin fortifié, il
devint la propriété du roi Henri II qui en fait don en 1547 à sa favorite Diane
de Poitiers. Diane crée de
spectaculaires jardins et fait construire un pont sur le Cher. À la mort du
roi, sa veuve, Catherine de Médicis, reprend le château, embellit encore les
jardins et fait construire une galerie sur le pont, ce qui dotera le château
d’une architecture unique au monde. Trois autres châtelaines se succédèrent et,
lors de la première guerre mondiale, le château devint propriété de la famille
Menier des chocolats du même nom (aussi
propriétaires de l’île d’Anticosti au Québec). Simone Menier transforma les deux galeries en
hôpital et 2254 blessés y furent soignés.
Plus tard, lors de la seconde guerre mondiale, le Cher matérialisait la
ligne de démarcation. L’entrée du
château se trouvait ainsi en zone occupée mais la Résistance fit passer de
nombreuses personnes en zone libre par la galerie du château.
Outre
un immense parc, le château est entouré de magnifiques jardins à la française
appelés Jardin de Diane de Poitiers et Jardin de Catherine de Médicis. Des bâtiments d’une ferme du XVIe
siècle et un potager de fleurs complètent l’ensemble extérieur.
Le jardin Diane de Poitiers |
Le jardin Catherine de Médicis |
Les
pièces intérieures du château sont entièrement meublées et décorées de
magnifiques bouquets de fleurs coupées. Nous y retrouvons les chambres des célèbres
propriétaires, de même qu’une chapelle, des salons et d’autres pièces. La galerie qui traverse le Cher et où l’on y
organisait des bals est particulièrement intéressante, toute blanche et très
bien éclairée, le plancher est carrelé blanc et noir. Les cuisines sont installées dans les énormes
soubassements que forment les deux premières piles (piliers) assises dans le
lit du Cher. Un pont entre les deux
piles permettait l’approvisionnement aux cuisines directement à partir de la
rivière.
Villandry
Dimanche,
nous nous stationnons à l’aire de camping-car de Villandry pour quelques heures
afin de visiter les jardins du château de Villandry. Construit vers 1536, ce château est le
dernier des grands châteaux bâtis sur les bords de la Loire à la Renaissance. La famille Carvallo en est le propriétaire
depuis 1906.
Nous
choisissons de ne visiter que les jardins.
Notre visite débute par l’accession au Belvédère qui nous offre une vue
plongeante sur ces magnifiques jardins. On compte cinq jardins différents
aménagés par Joachim Carvallo au début du 20e siècle à partir de
sondages archéologiques et d’une source littéraire du 16e siècle sur
les jardins en France.
Le jardin d’ornement
À voir depuis le belvédère, on peut voir quatre carrés faits hauts buis aux formes différentes qui constituent les quatre thèmes du jardin : l’amour tendre, l’amour passionné, l’amour volage et l’amour tragique.
Le jardin d’eau
Avec
en son centre un petit lac d’où part l’eau qui alimente les autres jardins. Entouré d’un cloître de tilleuls, c’est un
endroit paisible et reposant.
Le jardin du soleil
Composé
de vivaces, rosiers, arbustes et graminées, il est constitué de deux parties,
l’une dans les tons de blanc et mauve, et l’autre dans les tons de jaune et
orange.
Le jardin des simples
Tout
en longueur, il représente le jardin traditionnel du Moyen Âge et est consacré aux herbes aromatiques,
condimentaires et médicinales.
Le potager décoratif
Entouré
sur trois côtés d’un corridor de vignes courant sur un treillis, c’est le plus
spectaculaire des jardins du château. Il
est composé de neuf carrés de taille identique mais à l’intérieur desquels les
motifs géométriques sont différents. Des
légumes de couleurs différentes sont plantés à l’intérieur de petites haies de
buis, formant quatre formes géométriques semblables dans chacun des neuf
carrés.
Asay-le-Rideau
Nous
nous rendons ensuite à l’aire de camping-car de Asay-le-Rideau pour notre
dernière visite des châteaux de la Loire.
Propriété de l’état depuis 1905, le château fut construit en 1510 par
Gilles Berthelot, notaire secrétaire du roi François 1er.
L’entrée
principale du domaine est située directement dans le village. L’architecture du
château, au goût italien fait penser aux châteaux des comptes de fées. Notre visite de l’intérieur débute par le
grand comble d’où nous pouvons voir la charpente. Nous visitons ensuite les espaces nobles
constitués de grandes pièces dénudées ou presque. Les murs de la chambre Renaissance ont été
recouverts de paille tressée comme on le faisait à l’époque pour conserver la chaleur
et limiter l’humidité.
Petite
anecdote : le guide nous apprend que le châtelain avait pour obligation de
nourrir et de loger le roi. Donc le roi
visitait son royaume en se déplaçant d’un château à l’autre, tout à fait
gratuitement. Il ne restait le plus
souvent qu’une quinzaine de jours car une foule de 10 000 personnes (!) se
déplaçait avec le roi. Donc
en arrivant dans un village de moins de 1 000 habitants, on peut
comprendre qu’il ne restait plus rien à manger dans le village après deux
semaines ! – on comprend que tout cela ait mené à une révolution !
Le
parc entourant le château présente de beaux arbres mais l’ensemble (parc et
château) manque un peu d’entretien. Nous
avons constaté une nette différence entre les châteaux privés et ceux
appartenant à l’état, les premiers étant meublés et plus rénovés.
Il
existe plusieurs dizaines de château dans la Loire. Nous avons dû faire un choix parmi les plus
reconnus. Nous aurons sûrement
l’occasion d’en visiter quelques autres lors d’un prochain passage dans la
région. Notre prochaine destination :
La Vendée et les amis Soizic et Raphaël !