jeudi 28 août 2014

Les châteaux de la Loire – la suite

22 au 24 août

Vendredi, nous nous installons pour deux soirs au camping Le Moulin Fort à Chisseaux.  Ce qui est spécial à ce camping, c’est qu’on se croirait en Angleterre.  Propriété d’un couple de britanniques, la plupart des clients viennent de Grande Bretagne et il n’y a que très peu de clients français.  De plus, on parle anglais partout et souvent les documents et affiches sont en anglais. Mais ce sont des gens accueillants et leur petit camping est propre et très bien situé sur le bord du Cher, un affluent de la Loire, à moins d’un kilomètre du château de Chenonceau.


Chenonceau

Samedi, c’est la visite du fameux château de Chenonceau, un des plus connus des châteaux de la Loire car il est construit sur les eaux du Cher.  On dit de lui : Château de Dames et demeure de charme…  En effet, il fut la propriété de plusieurs femmes qui l’embellirent et le protégèrent des guerres.



Un peu d’histoire : construit au 16e siècle sur les ruines d’un château-fort et d’un  moulin fortifié, il devint la propriété du roi Henri II qui en fait don en 1547 à sa favorite Diane de Poitiers.  Diane crée de spectaculaires jardins et fait construire un pont sur le Cher. À la mort du roi, sa veuve, Catherine de Médicis, reprend le château, embellit encore les jardins et fait construire une galerie sur le pont, ce qui dotera le château d’une architecture unique au monde. Trois autres châtelaines se succédèrent et, lors de la première guerre mondiale, le château devint propriété de la famille Menier des chocolats du même nom (aussi  propriétaires de l’île d’Anticosti au Québec).  Simone Menier transforma les deux galeries en hôpital et 2254 blessés y furent soignés.  Plus tard, lors de la seconde guerre mondiale, le Cher matérialisait la ligne de démarcation.  L’entrée du château se trouvait ainsi en zone occupée mais la Résistance fit passer de nombreuses personnes en zone libre par la galerie du château.

Outre un immense parc, le château est entouré de magnifiques jardins à la française appelés Jardin de Diane de Poitiers et Jardin de Catherine de Médicis.  Des bâtiments d’une ferme du XVIe siècle et un potager de fleurs complètent l’ensemble extérieur.


Le jardin Diane de Poitiers

Le jardin Catherine de Médicis

Les pièces intérieures du château sont entièrement meublées et décorées de magnifiques bouquets de fleurs coupées.  Nous y retrouvons les chambres des célèbres propriétaires, de même qu’une chapelle, des salons et d’autres pièces.  La galerie qui traverse le Cher et où l’on y organisait des bals est particulièrement intéressante, toute blanche et très bien éclairée, le plancher est carrelé blanc et noir.  Les cuisines sont installées dans les énormes soubassements que forment les deux premières piles (piliers) assises dans le lit du Cher.  Un pont entre les deux piles permettait l’approvisionnement aux cuisines directement à partir de la rivière.







Villandry

Dimanche, nous nous stationnons à l’aire de camping-car de Villandry pour quelques heures afin de visiter les jardins du château de Villandry.  Construit vers 1536, ce château est le dernier des grands châteaux bâtis sur les bords de la Loire à la Renaissance.  La famille Carvallo en est le propriétaire depuis 1906.



Nous choisissons de ne visiter que les jardins.  Notre visite débute par l’accession au Belvédère qui nous offre une vue plongeante sur ces magnifiques jardins. On compte cinq jardins différents aménagés par Joachim Carvallo au début du 20e siècle à partir de sondages archéologiques et d’une source littéraire du 16e siècle sur les jardins en France.





Le jardin d’ornement

À voir depuis le belvédère, on peut voir quatre carrés faits hauts buis aux formes différentes qui constituent les quatre thèmes du jardin : l’amour tendre, l’amour passionné, l’amour volage et l’amour tragique.
  






Le jardin d’eau
Avec en son centre un petit lac d’où part l’eau qui alimente les autres jardins.  Entouré d’un cloître de tilleuls, c’est un endroit paisible et reposant.




Le jardin du soleil
Composé de vivaces, rosiers, arbustes et graminées, il est constitué de deux parties, l’une dans les tons de blanc et mauve, et l’autre dans les tons de jaune et orange.



Le jardin des simples
Tout en longueur, il représente le jardin traditionnel du Moyen  Âge et est consacré aux herbes aromatiques, condimentaires et médicinales.



Le potager décoratif
Entouré sur trois côtés d’un corridor de vignes courant sur un treillis, c’est le plus spectaculaire des jardins du château.  Il est composé de neuf carrés de taille identique mais à l’intérieur desquels les motifs géométriques sont différents.  Des légumes de couleurs différentes sont plantés à l’intérieur de petites haies de buis, formant quatre formes géométriques semblables dans chacun des neuf carrés.






Asay-le-Rideau

Nous nous rendons ensuite à l’aire de camping-car de Asay-le-Rideau pour notre dernière visite des châteaux de la Loire.  Propriété de l’état depuis 1905, le château fut construit en 1510 par Gilles Berthelot, notaire secrétaire du roi François 1er

L’entrée principale du domaine est située directement dans le village. L’architecture du château, au goût italien fait penser aux châteaux des comptes de fées.  Notre visite de l’intérieur débute par le grand comble d’où nous pouvons voir la charpente.  Nous visitons ensuite les espaces nobles constitués de grandes pièces dénudées ou presque.  Les murs de la chambre Renaissance ont été recouverts de paille tressée comme on le faisait à l’époque pour conserver la chaleur et limiter l’humidité. 



Petite anecdote : le guide nous apprend que le châtelain avait pour obligation de nourrir et de loger le roi.  Donc le roi visitait son royaume en se déplaçant d’un château à l’autre, tout à fait gratuitement.  Il ne restait le plus souvent qu’une quinzaine de jours car une foule de 10 000 personnes (!) se déplaçait avec le roi.  Donc en arrivant dans un village de moins de 1 000 habitants, on peut comprendre qu’il ne restait plus rien à manger dans le village après deux semaines ! – on comprend que tout cela ait mené à une révolution !



Le parc entourant le château présente de beaux arbres mais l’ensemble (parc et château) manque un peu d’entretien.  Nous avons constaté une nette différence entre les châteaux privés et ceux appartenant à l’état, les premiers étant meublés et plus rénovés.



Il existe plusieurs dizaines de château dans la Loire.  Nous avons dû faire un choix parmi les plus reconnus.  Nous aurons sûrement l’occasion d’en visiter quelques autres lors d’un prochain passage dans la région.  Notre prochaine destination : La Vendée et les amis Soizic et Raphaël !


vendredi 22 août 2014

Les châteaux de la Loire

15 au 21 août

Région prisée par les rois de l’époque médiévale jusqu’à la révolution française, on y retrouve de nombreux châteaux construits par les rois et les membres de leurs cours.  Ils sont situés principalement près des cours d’eau de la région : la Loire, le Cher et le Loir et très souvent à proximité des villages… (Est-ce que les villages se sont plutôt construits près des châteaux ?).


Sully-sur-Loire

Vendredi, nous nous installons à l’aire de camping-car de Sully-sur-Loire pour deux jours.  Nous avions utilisé cette aire en juillet 2013 et nous sommes heureux d’y revenir car c’est un des plus beaux endroits aménagé pour les camping-cars que nous ayons vu, juste à côté des jardins du château de Sully et en bordure de la Loire.

Samedi, nous pédalons sur le sentier « La Loire à vélo » jusqu’à Châteauneuf-sur-Loire.  C’est surprenant de voir les rives sauvages de ce fleuve important de France ; nous pensons qu’elles doivent être protégées des spéculateurs.  En soirée, nous assistons à un magnifique feu d’artifices dans les jardins avec le château en fond de scène… c’est féérique !

Le château de Sully-sur-Loire


Chambord

Dimanche, nous cheminons jusqu’à Bracieux au camping Indigo Les Châteaux où nous nous installons pour trois soirs.  Nous profitons immédiatement du beau temps pour nous rendre à Chambord à vélo, 8 km au nord.   Sans doute le plus grand, le plus connu et le plus spectaculaire des châteaux de la Loire, Chambord a été construit par François 1er à partir de 1519.  Léonard de Vinci, mort en 1519 en France et ami du roi en serait le concepteur : un donjon central à quatre tours entouré d’une enceinte où furent construits le logis du roi et la chapelle. 

L'avant du château de Chambord - il y a 365 cheminées !

L'arrière du château - on voit l'enceinte devant, la chapelle à gauche et le logis du roi à droite

L’intérieur du château est plutôt dénudé, sauf quelques pièces qui ont été agrémentées de quelques meubles et tapisseries.  À l’époque, les rois habitaient plusieurs châteaux et transportaient l’entièreté de leurs mobiliers d’un château à l’autre, même le lit ! Au centre de l’édifice, s’élève un magnifique escalier à double révolution conçu par Léonard De Vinci.

Chacun son escalier sans se rencontrer...

Les jardins et forêts entourant le Château de Chambord sont immenses et offraient à l’époque un magnifique territoire de chasse.  Près du château, nous pouvons apercevoir une église et de jolies maisons très bien conservées lesquelles devaient être habitées par les employés du château.   


Les dépendances


Cheverney

Après une journée de pluie au camping lundi, nous repartons à vélo mardi matin.  La voie cyclable qui nous amène à Cheverney, 14 km au sud-est, passe par de beaux et tranquilles chemins de campagne utilisés à 99% par les cyclistes.    Le château de Cheverney, à l’architecture classique français, est un bel édifice construit de pierres blanches et aux proportions harmonieuses.  Il est entouré de jardins et d’immenses pelouses où nous pouvons admirer des arbres plusieurs fois centenaires.

Un magnifique tilleul

Les écuries vues du potager

Nous visitons d’abord l’intérieur du château.  Propriété de la famille Hurault depuis plus de 6 siècles, le château est encore habité par les descendants des Hurault, le Marquis et la Marquise de Vibraye, dont les appartements se trouvent dans l’aile droite.  L’intérieur est somptueux et entièrement meublé.  Il est ouvert au public depuis 1922 et a fermé ses portes aux visiteurs qu’à trois reprises : lors de la visite de la Reine Mère d’Angleterre en 1963, le jour des obsèques du Marquis de Vibraye en 1976 et lors du mariage de l’actuel propriétaire en 1994.



Quelques-uns de la centaine de chiens de la meute


La chasse à courre y est encore pratiquée et une meute d’une centaine de chiens français tricolores y est élevée.  En saison de chasse, d’octobre à mars, on peut voir le « V » de Vibraye marqué aux ciseaux au flanc droit de chaque chien.  Nous avons été surpris par le calme d’une telle quantité de chiens vivant ensemble.




Moulinsart : le château de Cheverny sans ailes extérieures


Cheverny, c’est aussi le château Moulinsart, résidence du capitaine Haddock et théâtre de quelques aventures de Tintin.  Notre visite de l’endroit s’est terminée par une exposition interactive sur les aventures de Tintin au Château Moulinsart.










Le Clos-Lucé

Mercredi, nous nous rendons à Amboise à l’aire de camping-car située sur l’Île d’Or en plein centre-ville où nous passerons les deux prochains jours.  Notre promenade en ville nous amène jusqu’au Château du Clos-Lucé, acquis par Charles VIII pour Anne de Bretagne.  En 1516, le roi François 1er y installe son ami Léonard De Vinci.  Ce dernier est chargé d’organiser les fêtes de la Cour.  Il y demeure jusqu'à sa mort en 1519 à l’âge de 67 ans. 


Le lit de Léonard de Vinci
Le char d'assaut conçu par Léonard de Vinci

La visite intérieure du château nous permet de voir les appartements du célèbre peintre mais surtout les maquettes de quarante fabuleuses machines inventées par Léonard qui ont été réalisées par IBM d’après les dessins originaux et construites avec les matériaux de l’époque.   Ces fabuleuses inventions nous permettent de constater tout le génie de cet homme : la machine volante (ancêtre de l’avion), l’hélicoptère, le parachute mais aussi le roulement à bille, la vis d’Archimède, le pont tournant, des ponts militaires temporaires, la mitrailleuse, le char d’assaut, le bateau à aubes, le bateau à double coque et plein d’autres inventions encore utilisées aujourd’hui !


Le génial Léonard de Vinci

Le fabricant aéronautique Dassault a également produit de très belles maquettes de ses inventions et nous en retrouvons aussi plusieurs en grand format dans les jardins du château.  Nous connaissions un peu Léonard de Vinci mais cette visite nous a permis de découvrir un génie très avant-gardiste pour son époque.

Une petite anecdote : lorsque Léonard de Vinci accepte, à 64 ans, l’invitation de François 1er, il traverse les Alpes à dos de mulet en emportant avec lui trois de ses toiles préférées, dont le tableau d’une dame de Florence peinte au naturel sur l’ordre Julien de Medicis.  Cette célèbre toile, « La Joconde », est aujourd’hui conservée en France au Musée du Louvre.


Amboise

Jeudi, c’est le Château royal d’Amboise que nous visitons et qui domine la belle ville d’Amboise aux maisons harmonieuses et blanchâtres.  Charles VIII ayant passé son enfance dans le vieux château situé sur un promontoire à Amboise, il décide peu après son mariage à Anne de Bretagne de s’y installer.  Il lance donc en 1492 la rénovation et l’agrandissement du vieux château pour en faire une résidence de luxe.  On peut voir la sépulture de Léonard De Vinci dans la chapelle Saint-Hubert de style gothique flamboyant et bâtie en porte-à-faux sur la muraille du château. 


Amboise et son château

La chapelle Saint-Hubert - on y retrouve la sépulture de Léonard de Vinci

Amboise et la Loire vus du château

Nous avons bien aimé la visite de ce beau et élégant château.  Demain, nous continuons notre tournée d’autres châteaux de la Loire qui feront partie d’un autre texte.


lundi 18 août 2014

La (le) Bourgogne

9 au 14 août

Au départ de Kasersberg vendredi, la route monte jusqu’au col du Bonhomme.  Nous nous arrêtons quelques instants au kiosque d’un campagnard très coloré pour acheter une délicieuse tarte aux myrtilles, un fruit sauvage qui ressemble à un petit bleuet.  Nous empruntons ensuite la Route des Crêtes et nous arrêtons une nouvelle fois pour une petite marche dans le sentier G5 qui nous offre une belle vue sur le massif des Vosges et l’Alsace au loin.

Notre journée se termine par une baignade dans le lac de Gerardmer en Lorraine où nous nous installons à l’aire de camping-car pour la nuit.


Beaune

Samedi, nous parcourons 265 km pour rejoindre la Bourgogne et nous nous installons au camping La Grappe d’Or à Meursault pour 5 nuits.  L’endroit est idyllique : nous sommes dans un vignoble en terrasses et avons une magnifique vue sur les vignes et le village de Meursault.



Nous mettons le blogue à jour dimanche et nous partons à vélo lundi matin pour rejoindre Beaune situé à une dizaine de kilomètres au nord.  La voie cyclable nous fait emprunter les petites routes à travers les vignes en passant par les villages de Volnay et de Pommard.

Tapisserie sur l'histoire de Marie

Arrivés à Beaune, nous garons nos vélos et c’est à pied que nous visitons cette prestigieuse cité du vin de 22 000 habitants.  Nous visitons en premier lieue la Collégiale Notre-Dame, vieille église datant de 1120.  Une belle série de tapisseries datant de 1474 et qui retracent l’histoire de la Vierge sont exposées dans le cœur.



La Collégiale Notre-Dame

L'Hôtel de ville de Beaune

L’Hôtel Dieu

Ensuite, nous visitons l’Hôtel-Dieu aussi appelé Les Hospices Civils de Beaune, fondé en 1445 par Nicolas Rolin, chancelier du Duc de Bourgogne, et Guigone de Salins, son épouse, pour soigner les gens pauvres.  Classé monument historique dès 1862, c’est un ensemble d’édifices d’une qualité remarquable pour l’époque, construits avec les plus nobles matériaux.  La cour intérieure nous permet de découvrir l’architecture burgondo-flamand des édifices aux toits vernissés et multicolores. 



  
L’intérieur, transformé en musée, nous présente des salles et des objets retraçant l’histoire de ce vieil hôpital et le soin des malades au Moyen Âge.  La grande salle des malades (où salle des pôvres), est spectaculaire avec ses vingt-quatre lits tous alignés le long des murs et parés de couvre-lits, ciels de lits et rideaux rouges, avec la chapelle au fond.  Les autres salles sont tout aussi intéressantes, particulièrement le laboratoire et la pharmacie où l’on découvre des poudres et substances servant à fabriquer les médicaments de l’époque.  L’audio-guide nous a appris qu’au moyen âge, la rivière passait dans la cour, ce qui permettait d’y jeter tous les déchets – autre temps, autres mœurs.  Elle passe également sous l’un des bâtiments et nous la voyons sous le plancher par une ouverture vitrée. 






Charité et soins se sont toujours poursuivis dans ses murs jusqu’en 1971 grâce à une communauté de religieuses soignantes mise en place dès sa fondation.  Les fondateurs avaient également mis en place une organisation de financement et des donations importantes ont constitué au fil du temps un remarquable domaine viticole dont la célèbre Vente des Vins permet, encore aujourd’hui, de financer les investissements de leur modernisation hospitalière (dans le nouvel hôpital) et l’entretien de leur patrimoine.  Nous avons grandement apprécié la visite de cet hôpital vieux de 600 ans.


D’autres villages et du Bourgogne

Mardi, c’est vers le sud que notre randonnée à vélo nous amène à travers les vignobles en collines et des villages aux noms connus par leurs vins : Mersault, Puligny-Montrachet, Sassagne-Montrachet et Santenay.

Le Château de Meursault



Mercredi, par un temps maussade, nous partons à pied pour le Domaine de Bernard Delagrange & Fils à Meursault.  Après une petite dégustation et la visite des caves du 15e siècle et les jardins du domaine, nous repartons le sac à dos et les bras chargés de ce bon vin de Bourgogne que nous n’hésiterons pas à déguster en bonne compagnie.




Jeudi, nous faisons route vers la Loire et nous nous arrêtons à Saint-Maurice-sur-Fessard, le temps de faire une petite visite imprévue à nos amis Marie-Laure et Henri pour déguster un bon vin d’Alsace et un bon vin de Bourgogne !



dimanche 10 août 2014

L’Alsace : des beaux villages, des traditions et des cigognes

3 au 8 août

La route des vins

L'Hôtel de ville de Molsheim
Installés à Molsheim depuis jeudi dernier, nous sommes dans la partie nord de la route des vins d’Alsace qui longe les coteaux du massif des Vosges de Marlenheim au nord jusqu’à Thann au sud.  Donc, après avoir visité Strasbourg, nous profitons de l’endroit pour faire un peu de vélo samedi en empruntant une belle piste qui nous amène jusqu’à Marlenheim au nord.  Dimanche, nous nous proposons de pédaler vers le sud mais la pluie nous retient au camping.


Le vélo à travers les vignobles est très agréable


Lundi, c’est donc en Bourlingueur que nous prenons la route des vins jusqu’à Zellenberg où nous nous arrêtons chez Eblin Fuchs, un viticulteur qui nous a été chaudement recommandé par nos amis français Marie-Laure et Henri.  Monsieur Eblin nous retrace l’histoire de l’Alsace tout en nous faisant déguster quelques vins de sa production : du gewurztraminer (fruité et un peu sucré), du pinot gris (moins sucré) et du riesling (sec).   Nous goûtons aussi un rouge mais c’est le vin blanc qui fait la renommée de la région.  Monsieur Eblin nous explique que les gens commencent par apprécier le gewurztraminer mais finissent par préférer le riesling, le choix de la plupart des alsaciens.


Des villages colorés

Après notre séjour à Molsheim, c’est au camping municipal Le Médiéval de Turckheim que nous passons les trois jours suivants et finalement nous passons notre dernière nuit en Alsace à l’aire de camping-car de Kaysersberg.  Pendant toute la semaine, la route (en Bourlingueur et à vélo) nous mène d’un village à l’autre à travers les vignobles. Voici ceux que nous avons particulièrement appréciés :

Kaysersberg

Les vignerons de l’endroit auraient réussi à élever les meilleurs crus de la région.  La vue du pont fortifié est très jolie.






Riquewihr

Plus de 2 millions de visiteurs arpentent ses rues annuellement.  Le décor est magnifique mais il y a beaucoup de commerces pour touristes et trop de touristes, ce qui brise un peu l’atmosphère médiéval.




On passe à travers l'Hôtel de ville pour entrer dans le vieux village


Turckheim

Entourée de trois portes, la petite ville est charmante et décorée pour l’été de petits fanions qui lui donne une allure de fête.







Eguisheim

Élue « Plus beau village de France » en 2013, c’est le village que nous avons préféré.  Bâti en cercles concentriques autour d’un vieux château, les rues sont minuscules et les maisons très colorées, fleuries et bien conservées.






La place du château - le village s'est construit en tournant autour du château


Colmar

Mardi, le train nous amène à Colmar en une dizaine de minutes. C’est une petite ville de 67 000 habitants qui ressemble aux villages de sa région, en plus gros.  La Petite Venise est très jolie avec ses maisons bâties sur le bord d’un canal parcouru par des touristes dans de petites embarcations. 



Nous avons visité le musée d’Unterlinden et avons beaucoup apprécié le retable d’Issenheim, un ensemble de panneaux exécutés vers 1512 par Grünewald pour l’église du couvent des Antonins d‘Issenheim.  Les explications de l’audio-guide sur les nombreux symboles de l’œuvre nous ont fascinés. 







Le veilleur de nuit

À 22 heures mercredi soir, nous nous sommes rendus au centre du village de Turckheim pour accompagner le veilleur de nuit dans sa ronde.  Nous sommes une centaine de touristes à vivre cette expérience qui se déroule tous les soirs de mai à octobre.  

Le veilleur de nuit est une tradition du village de Turckheim qui remonte à 1540 et qui s’est poursuivie sans relâche jusqu’en 1939.  Comme les maisons sont construites en bois et qu’elles sont toutes collées les unes aux autres, le veilleur de nuit avait pour principal fonction de prévenir les incendies.  Sa ronde lui permettait également d’assurer la sécurité du village.  Trois veilleurs se partageaient le travail qui se déroulait tous les jours de l’année de 22 h à 4 h du matin.

Le veilleur marchait dans la rue longeant les fortifications et s’arrêtait à chaque rue transversale qui apparaissait sur sa droite, donc vers l’intérieur du village.  Il entamait alors une chanson qui rappelait aux habitants du village de ne pas oublier d’éteindre chandelles et foyers avant d’aller au lit.  Il devait posséder une voix puissante afin que tous entendent son message.

Depuis 1953, la tradition est revenue d’une façon folklorique et elle est maintenant assumée par trois bénévoles qui se relaient tous les soirs de mai à octobre.   Nous avons donc suivi le veilleur pendant 1 h 15 et appris quelques mots d’alsacien afin de terminer la chanson en sa compagnie (il a chanté 16 fois !). 



Les maisons à colombage

Pendant le parcours, ils nous a entre autre parlé des maisons à colombage.  Habitées par les vignerons, elles étaient divisées en trois parties : le vin était conservé dans la cave dans des barriques et les animaux habitaient le rez-de-chaussée, c’est pourquoi il y a des ouvertures d’aération à ces niveaux.  Les gens habitaient l’étage, où l’on voit les pans de bois et profitaient de la chaleur créée par les animaux pendant les mois de la saison froide. 

Notre coloré veilleur de nuit nous a également expliqué que les maisons avaient des porches par lesquels les vignerons entraient leurs tonneaux de vin… et plus le porche était haut, plus le vigneron était prospère car plus gros étaient ses tonneaux.  Aujourd’hui, pour montrer sa prospérité, le vigneron a troqué le Haut Porche par une Belle Porsche…



Les cigognes

L’Alsace accueille aussi un type d’habitants qui logent dans les hauteurs : les cigognes.  Ces oiseaux remarquables, présents partout, font partie des symboles de la région.  Des nids sont construits sur des plates-formes prévues à cette fin, mais surtout sur les clochers d’églises et autres tours et tourelles. Six cigognes nichaient tout près du camping de Turckheim et venaient faire leur tour pour réclamer de la bouffe auprès des campeurs, un peu à la manière des canards colvert… pas mal plus impressionnant vu la grosseur de l’oiseau !
  



Notre séjour en Alsace a été une belle découverte.  Le décor est idyllique, les villages ressemblent à ceux que nous voyons dans les films d’animation (Shreck, Blanche Neige) et pédaler dans les vignobles fut très agréable malgré la météo changeante. En plus, nous avons bien aimé nos deux repas de tarte flambée, met typique d’Alsace composée de pâte à pain (genre pizza), crème, oignons, lardons et de Munster, le fromage alsacien.