24
et 25 novembre
En
août dernier, nous avons vu le Glacier du Rhône en Suisse où le fleuve prend sa
source. Et bien maintenant, nous
arrivons à son embouchure. La Camargue,
région où l’on retrouve le delta du Rhône, présente un paysage très plat de
marécages, paradis des oiseaux. Toutes
les maisons sont blanches et il y a une multitude de mas (ranchs) qui proposent
des promenades à cheval.
Les Saintes-Maries-de-la-mer
Sur
la recommandation de monsieur Morin de Morin Loisirs Autos, nous sommes
installés sur le bord de la mer dans un immense stationnement réservé aux
camping-cars. L’endroit est magnifique
et nous permet de nous rendre au village situé à dix minutes de marche, par une
belle promenade aménagée le long de plages de sable gris très fin. Capitale de la Camargue, le village des
Saintes-Maries-de-la-mer doit son nom à (Sainte) Marie Jacobé et (Sainte) Marie
Salomé, toutes deux parentes de la Vierge Marie et mères des apôtres Jacques,
Jean, Jacques le mineur, Jude et Simon.
Elles auraient abordées sur les plages de la Camargue avec d’autres
disciples du Christ en l’an 40. Elles
étaient accompagnées de (Sainte) Sara, une épyptienne qui devint la patronne
des gitans et des gens du voyage.
Ceux-ci viennent ici en pèlerinage tous les 24 mai. C’est un très beau village d’un blanc
immaculé avec des rues et ruelles impeccables mais un peu désertes en cette
période. Nous visitons l’église,
véritable forteresse sans les fenêtres habituelles avec vitraux et qui contient
des reliques des saintes.
Le Cheval Camargue
Dans
les marécages, nous retrouvons les chevaux Camargue, une des plus anciennes
races du monde, qui vivent ici en semi-liberté.
Ils sont trapus et leur robe est d’un gris clair, presque blanc, sauf
pour le poulain qui nait brun et qui atteint sa belle teinte pâle vers 4 ou 5
ans. Les naissances ont lieu en pleine
liberté et ce n’est que vers trois ans que les mâles sont attrapés pour être
dressés. Les juments sont laissées en
liberté pour la reproduction.
Le Taureau Camargue
Nous
retrouvons également dans ce pays des taureaux d’un noir intense avec des
cornes qui sont dirigées verticalement vers le ciel. Comme les chevaux, les taureaux vivent en
semi-liberté en troupeaux appelés « manade ». Bien que certains restaurants de la région
proposent du taureau au menu, ces bêtes sont élevées principalement pour leur
participation à la course camarguaise dont le taureau est le héros. Avec leurs partenaires qui sont les raseteurs
(hommes en blanc) et le public, cette course permet aux taureaux de démontrer leur
agilité, leur combativité et leur bravoure.
Certains de ces taureaux sont de vraies vedettes qui affichent même leur
statue au centre du village. Malheureusement, il faudra revenir pour assister à
une course camarguaise car celles-ci se déroulent fin octobre.
Le parc ornithologique Pont de Gau
Lundi,
nous sortons nos jumelles pour l’observation de la faune aviaire qui habitent
les marécages. Le parc est très bien
aménagé et pour un coût minime, nous passons la journée à arpenter les 8 km de sentiers où sont
aménagés plusieurs caches nous permettant d’épier les oiseaux en catimini. Nous avons observé une multitude de canards
(colvert, milouin, sarcelle d’hiver, souchet, tadorne), de hérons (aigrette
garzette, grande aigrette, héron biboreau, héron cendré, héron garde bœuf) cygnes,
cigognes, foulques, grèbes, poules d’eau, sternes, mais ce qui nous a le plus impressionné
ce sont les flamants roses. Bien qu’on
nous ait dit que seulement le tiers du troupeau est présent en cette période,
nous en avons vu des milliers et souvent à quelques mètres du bord du
sentier. C’est un très bel oiseau,
pattes, bec, tête et œil d’un beau rose intense. Ses plumes sont aussi rose pâle et lorsqu’il
déploie ses ailes, les rémiges (grandes ailes) sont rouge carmin, roses et
noires. Les flamants roses vivent en
Europe et en Afrique seulement. Il ne
faut pas les confondre avec le flamant des caraïbes que nous retrouvons en
Floride, qui est appelé « flamant rose » par les américains mais qui
est d’une couleur beaucoup plus orangée.
Le mistral nous chasse
Nous
avions entendu parler du mistral à plusieurs reprises par les français… là, on le connaît ! Le dictionnaire nous dit : vent violent,
froid, turbulent et sec qui souffle du nord sur la région méditerranéenne le
long du couloir du Rhône. Il a commencé à
souffler vendredi dans la nuit et nous sommes mardi matin et il n’y a eu aucune
accalmie. Ça ressemble au vent d’une
grosse tempête d’hiver du Québec mais sans la neige et avec un magnifique ciel
bleu. Nous avons peine à avancer lorsque
nous marchons vent de face. La nuit, on
se fait brasser et le bruit des rafales nous empêche de dormir. Nous avions prévu parcourir la belle piste
cyclable qui longe la mer jusqu’aux Salins-de-Giraud mais il faudra revenir,
impossible de faire du vélo par ce vent.
Nous décidons donc de quitter la Camargue mais nous y reviendrons, c’est
certain.