29
et 30 avril
Au
départ de Nantes, nous empruntons l’autoroute.
On nous a dit qu’au 16e siècle, Anne de Bretagne aurait
négocié l’annexion de la Bretagne à la France à la condition d’abolir tous les
péages ; donc encore aujourd’hui, il n’y a aucune autoroute payante en
Bretagne. Nous traversons une partie de la Bretagne et entrons en Basse
Normandie. Nous sommes agréablement
surpris de retrouver des belles maisons de pierre qui ressemblent à celles du
Québec… ou c’est plutôt le contraire, ce sont les vieilles maisons du Québec
qui sont normandes. Nous arrivons près du Mont St-Michel et nous nous
installons au Camping aux Pommiers situé à 2 km de la digue qui relie le mont, d’où nous
accédons par une piste cyclable le long de la rivière Couesnon.
Nous
y sommes venus en 1987 mais c’est toujours aussi impressionnant de voir cette
île entourée de sable gris et ceinturée d’un rempart sur lequel a été bâti un
beau village de maisons en pierre et surmonté d’une abbaye grandiose. Lors de la guerre des cent ans, on dit que
les anglais ont essayé pendant 30 ans de conquérir le mont sans succès… les
gaulois ont résisté à tous les assauts, sûrement grâce à la configuration du
village entouré de hauts remparts. Le
mont devint un lieu symbolique de l’identité nationale.
L’accès au mont
Les nouveaux accès à gauche |
Une
digue carrossable a été construite en 1879 pour permettre l’accès en tout temps
au mont. Cependant, ceci a créé
l’ensablement de la baie avec les années et on dit que l’île aurait été rattachée
au continent dans une quarantaine d’années.
C’est pourquoi des travaux majeurs ont été entrepris afin de créer une
chasse d’eau pour évacuer les sédiments avec les marées. Un barrage a été construit sur la rivière
Couesnon afin d’accumuler l’eau des marées créant un débit important à la marée
baissante et des travaux sont en cours pour remplacer la digue actuelle par une
passerelle. Les stationnements près du
mont ont été remplacés par de nouveaux stationnements sur la rive et nous
devons parcourir les 2 km
qui relient le mont à la rive à pied ou en navette gratuite. Seuls quelques véhicules de livraison peuvent
dorénavant se rendre au pied du mont.
Même les résidents doivent laisser leur voiture sur la rive et prendre
la navette.
La nouvelle passerelle en construction |
Les marées
Mardi
en début de soirée, nous sommes allés observer l’arrivée spectaculaire de la
marée. À marée basse, la mer se retire à
18 km du
rivage et lorsque la mer revient, on dit qu’elle avance à la vitesse d’un
cheval au galop. En moins d’une heure,
la mer envahie toute la baie et le mont est à nouveau une île entouré d’eau, ou
presque car il y a toujours la digue qui empêche l’eau d’en faire le tour. À marée basse, les sables mouvant peuvent
piéger les marcheurs, donc il est déconseillé de s’y aventurer sans guide.
La marée monte très vite près des remparts |
L’abbaye
Le monte-charge |
C’est
vers l’an 708 que le premier sanctuaire en l’honneur de l’Archange St-Michel
aurait été édifié, et le mont devint très rapidement un lieu de pèlerinage
faisant partie de la route vers Compostelle.
Les bénédictins occupèrent le monastère à partir du 10e
siècle et l’endroit devint une prison à la révolution. Le site est classé monument historique depuis
1874 et au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979. L’abbaye que nous visitons date du 18e
siècle, est immense, sur trois niveaux il culmine à 80 mètres du niveau de la
mer. Il y a l’Église abbatiale et la
Merveille (ensemble de bâtiments gothiques) comprenant plusieurs salles sur
trois niveaux dont le Cloître, le Réfectoire et la Salle des chevaliers. C’est
toute une prouesse technologique car les salles sont très grandes et hautes et
se supportent les unes sur les autres. Dans une salle nous retrouvons une
immense roue en bois devant un espace ouvert vers l’extérieur ; ce sont des
prisonniers qui faisaient fonctionner ce monte-charge en marchant dans la roue
comme le font les hamsters dans leur cage.
Le Cloître |
Le Réfectoire |
Muraille imposante, des salles sur trois étages |
L'Abbaye, prouesse architecturale à 80 mètres de hauteur |
La Grande-Rue
Les
maisons du village datent des 15e et 16e siècles et sont
disposées le long d’une belle rue étroite jonchée de restaurants, boutiques de
souvenir et petits hôtels. Cette rue en
pente se termine par un escalier montant vers l’abbaye. Plusieurs autres escaliers et autres petites
rues serpentent dans le village et nous permettent de longer les remparts et
d’admirer le panorama. Notre dîner
(déjeuner) de mercredi au café de la Mère Poulard nous a donné l’occasion de
goûter la fameuse omelette soufflée du Mont St-Michel.
On vit dans les escaliers au Mont St-Michel |
Nous
continuons notre remontée vers le nord jeudi pour rencontrer un groupe de
camping-caristes à Ste-Mère Église, région du débarquement de mai 1944.
Le Mont-St-Michel est-il toujours éclairé la nuit? En 2001, lors de notre passage , ils étaient à rénover les tours en façade de l'Abbaye
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