Mercredi,
9 octobre – Les aiguilles de Bavella et Sainte-Lucie de Tallano
Après
avoir admiré pour la dernière fois la magnifique plage au sable blanc et aux
eaux cristallines bleutées de notre camping, nous quittons la côte est de l’île
ce matin en direction des aiguilles de Bavella.
À 1218 mètres
d’altitude, le col de Bavella nous permet d’admirer ces pics aux formes
déchiquetées. La vue est spectaculaire
et va jusqu’à la méditerranée. Le
célèbre sentier pédestre qui traverse la Corse du nord au sud, le GR20, passe
ici. L’endroit est également très
populaire pour les grimpeurs. Nous en
avons d’ailleurs observé plusieurs.
Nous
poursuivons ensuite notre route vers l’ouest et nous nous arrêtons dans un
petit village reconnu comme étant l’un des plus beaux de la Corse, Sainte-Lucie
de Tallano. Juché à près de 700 mètres d’altitude,
le village est très coquet avec ses belles maisons de pierre ornées de volets
et de portes en bois verni. Nous rencontrons deux couples de randonneurs
français très sympathiques qui traversent l’île de part en part, environ 70 km en 5 jours.
Pour
coucher ce soir, nous avons ciblé un producteur de produits bios du guide France
Passion. Nous désirons faire vivre cette
expérience à nos amis Jeanne et Jacques.
La ferme est sur notre route, il s’agit de la trouver. Après plusieurs recherches selon les
indications du guide, des demandes d’informations dans un commerce, Claudine
demande à une dame si elle était du « COIN » (expression purement
québécoise). Celle-ci nous a répondu
avec un immense sourire qu’elle connaissait le producteur en question et les
indications pour trouver l’endroit. Nous
avons finalement trouvé la ferme mais malheureusement l’endroit n’était plus
disponible à cette date, la fermière nous expliquant qu’ils étaient occupés par
les récoltes. Nous avons finalement
trouvé un camping à Propriano, ouvert à l’année selon notre guide mais fermé
pour le camping selon le gérant de l’endroit (ouvert seulement pour les chalets
à louer). Le monsieur nous a cependant
gentiment ouvert l’endroit et permis d’y rester gratuitement.
Jeudi
10 octobre – Le Îles Sanguinaires et les Tours génoises
Nous
retournons à Ajaccio aujourd’hui car nous avons rendez-vous vendredi matin pour
l’entretien du Bourlingueur. Comme nous arrivons tôt, nous profitons de notre
après-midi libre pour faire une belle randonnée pédestre sur la presqu’île des
Îles Sanguinaires. Nous empruntons le
petit sentier des senteurs et nous délectons des parfums des différentes
plantes indigènes qui poussent sur les falaises face à la mer, notamment l’ail
des côtes. Nous montons jusqu’à la tour génoise et avons une vue imprenable sur
les îles et sur le golfe d’Ajaccio. Il y
a une soixantaine de ces tours réparties sur les côtes de la Corse. Elles furent construites par les génois, qui
occupèrent la Corse pendant cinq siècles, pour lutter contre les invasions des
pirates venus d’Afrique du nord. C’était
en fait des tours de guet sur lesquels on allumait des feux en cas de danger
afin d’alerter les villages.
Vendredi
11 octobre – Les Calanche et Porto
Après
notre visite chez le concessionnaire Fiat, nous reprenons la route vers le nord
par la côte ouest de l’île. Les paysages
sont magnifiques et nous admirons les belles plages du haut de la route qui
serpente en traversant quelques cols.
Nous rencontrons un troupeau de chèvres de montagne très colorées. Nous arrivons ensuite aux Calanches de Piana. Ce nom corse signifie des criques surplombées
de rochers abrupts. Le paysage est très
spectaculaire. Les rochers sont rouges
et sculptés par le vent. La route est
très étroite et en corniche. Les trois
étoiles du Guide Vert Michelin sont très méritées.
Nous
terminons notre journée à Porto. Ce
petit village a été édifié sur un très beau site, entre les caps rouges et une
belle plage de sable blanc. La tour
génoise surplombant est la seule de type « carré ». Bien que ce soit
bien propre avec de beaux aménagements, ça manque un peu d’âme car ce n’est
qu’un centre de villégiature avec des hôtels, des restaurants et quelques
campings.
Samedi
12 octobre – Calvi
Nous poursuivons notre route dans les corniches des
Calenches jusqu'à Calvi, petite ville côtière du nord de la Corse. C’est le plus beau site que nous ayons vu à
ce jour… époustouflant ! Entourée de hautes montagnes et baignée par
les eaux turquoise de la Méditerranée, une longue plage de 6 km de sable blanc s’élance
dans la baie. Les maisons de couleur
orangées s’harmonisent avec le ciel bleu et la vieille ville construite sur un
promontoire entourée d’une citadelle est magnifiquement conservée. Notre camping est situé près de la mer et
nous marchons sur un beau sentier de bois aménagé jusqu’à la veille ville. C’est notre coup de cœur ! Après avoir fait le tour de ville, nous
revenons vers la plage et nous prenons notre apéritif dans un petit bar de
plage assis dans de confortables fauteuils pour admirer le magnifique paysage…
magique ! Nous conserverons un souvenir
impérissable de cette magnifique Calvi !
Dimanche 13
octobre – Saint-Florent
Nous traversons ce matin le désert des Agriates et
Saint-Florent. Cette petite journée
permet à notre chauffeur, Denis, de prendre un peu de repos après les
difficiles routes en corniches de la côte ouest ; et nous en profitons pour
fêter le trente-quatrième anniversaire de mariage de Jeanne et Jacques. Nous
entamerons notre dernière route de Corse demain matin vers le Cap Corse.
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Félicitations à Jeanne et Jacques pour leur 34 ans de mariage |
Lundi 14 octobre – Cap Corse
Nous avons 127 km à faire aujourd’hui pour faire le tour
du Cap Corse, péninsule montagneuse au nord de la Corse. La route est très sinueuse et en corniche la
majorité du temps. Le panorama présente
de belles vues sur la mer et les montagnes du centre de la péninsule. La pierre des falaises est très colorée,
allant du jaune ocre au blanc gris, vert et bleu pâle et nous voyons de belles
plages de sable noir en bas.
La première heure est très agréable… mais ensuite
nous nous retrouvons sur une vieille corniche en très mauvais état. Nous ne pouvons rouler plus de 25-30 km/h et le Bourlingueur
nous fait entendre tout plein de bruits inusités. À un moment, nous rencontrons une affiche
« Attention - Chantier mobile »… tant mieux, la route est en
rénovation. Mais… quelques kilomètres
plus loin, le chantier mobile est là et la route est encombrée de grosses
pierres qu’un marteau piqueur sur chenille a fait tomber et pousse sur le côté
de la chaussée afin de faire un passage pour l’autobus qui est devant
nous. Cela nous soulage car la corniche
est assez étroite, si l’autobus passe, eh bien on passe aussi ! Trois autres autobus arrivent derrière
nous. L’autobus essaye de passer, mais
impossible, c’est trop étroit. Elle
recule et le gros marteau piqueur reprend sa tâche de libérer la chaussée en
poussant les roches dans la falaise.
Finalement, après environ vingt minutes, l’autobus passe enfin et nous
la suivons avec beaucoup de soulagement.
Nous n’aurions pas voulu rebrousser chemin ou, pire, refaire la corniche
en marche arrière.
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Il fallait passer à gauche du véhicule orange... si l'autobus passe, on passe ! |
Après une vingtaine de kilomètres, nous retrouvons
enfin une chaussée en bon état et poursuivons notre tour du Cap Corse. Nous faisons une petite pause au Col de Serra,
notre point le plus au nord, et descendons ensuite vers le sud après avoir
traversés la péninsule. Nous arrêtons à
Erbalunga pour une petite marche dans ce petit village de bord de mer.
Nous arrivons enfin en milieu d’après-midi à
Bastia. Nous retournons au beau camping
San Damiano où nous avions couché le soir de notre arrivée en Corse. La boucle est maintenant bouclée, après près
de 1300 kilomètres
dans l’Île de Beauté, nous reprenons le traversier demain pour Livourno en
Italie.