mardi 11 mars 2014

L’étonnante Séville

7 au 11 mars

Vendredi, nous prenons la direction du nord pour rejoindre Séville, située à moins de 80 kilomètres de Cadix.  Alors que nous étions habitués à retrouver des villes sises aux contreforts des montagnes lorsque nous quittions le bord de mer, c’est plutôt une vaste plaine que nous parcourons plantée d’oliveraies à perte de vue.  L’Espagne est le plus gros producteur d’huile d’olive mondial et c’est en Andalousie que l’on retrouve 70% de sa production.  Nous nous installons pour quelques jours au camping Villsom à Dos Hermanas, petite localité à 9 km au sud de la capitale de l’Andalousie.


Le tour de ville et le parc Maria Luisa

Samedi, après un peu plus de cinq minutes de marche, nous prenons le bus pour 30 minutes de trajet jusqu’à son terminus tout près de la Plaza Espana.  Nous marchons sur les grandes avenues aux alentours, prenons un petit lunch et optons finalement pour un tour de ville guidé en autobus touristique afin de nous familiariser avec la ville.  Notre billet nous permet de monter et descendre à notre guise pendant 48 heures, soit jusqu’à lundi 14 h.  Nous choisissons donc de faire le tour au complet la première fois.  Nous branchons les petits écouteurs et glanons les informations en français sur les différents quartiers de Séville.

Nous descendons de l’autobus touristique sur le bord du rio Guadalquivir, l’important fleuve qui traverse Séville et qui permit à la ville de croître et de devenir le plus important port fluvial d’Espagne.  Nous longeons le fleuve jusqu’au parc Maria Luisa. Séville connut deux importantes expositions au vingtième siècle, l’exposition universelle en 1992 – nous avons vu le site lors de notre tour de ville – mais c’est le site de l’exposition ibéro-américaine en 1929 qui nous attire.  Les pavillons sont répartis dans le parc Maria Luisa que nous parcourons pour voir ces beaux édifices construits au début du siècle et qui représentent les colonies américaines espagnoles.  D’autres édifices importants sont également présents dans ce parc : le musée archéologique et le musée des arts et traditions populaires.

Pavillon du Maroc, Exposition de 1929
Musée d'archéologie

Balustrade en faïence
Nous terminons la journée en visitant l’imposante Plaza Espana, aussi construit pour l’exposition de 1929.  C’est un immense édifice en demi-lune comportant deux tours et composé de briques avec des insertions en céramique bleu.  Des azulejos (scènes en carreaux de céramique émaillés) sont répartis tout le long de l’édifice et évoquent l’histoire de chacune des provinces espagnoles.  Devant l’édifice, un immense canal où circulent promeneurs en chaloupe est entouré d’une belle balustrade en céramique dans les tons de bleus… Denis, qui adore la faïence, est servi !


Azulejos de la Plaza Espana

L'immense Plaza Espana


Le quartier Santa Cruz

Dimanche, nous visitons le vieux quartier Santa Cruz en commençant par la Cathédrale, où repose Christophe Colomb.  Encore là, c’est sur le site de la Grande Mosquée des Almohades que l’immense édifice gothique comprenant cinq nefs fût bâtit pendant un peu plus d’un siècle.  Seule la Giralda (très haut clocher avec une girouette en bronze) et le patio de los Naranjos (cours des orangers) subsistent de l’époque arabe.  L’intérieur est immense, les colonnes impressionnantes par leur diamètre mais l’ensemble est sombre et un peu froid.

La Cathédrale de Séville, très imposante
Le Giralda (ancien minaret)


En contournant la cathédrale, nous débouchons sur la jolie Plaza Virgen de los Reyes où nous admirons la Giralda de près ainsi que le très bel édifice du Palacio arzobispal, utilisé par le clergé sévillan.  En continuant notre contournement de la cathédrale, nous débouchons dans autre belle place, la Plaza del Triunfo longée par la casa Lonja qui abrite les archives des Indes dont les documents retracent la colonisation espagnole.  Nous lunchons près de la statue de l’Immaculée Conception longée par le mur médiéval de l’Alcazar. 




Le Palacio arzobispal sur la Plaza Virgen de los Reyes

Nous nous rendons donc ensuite visiter l’Alcazar, l’ensemble des Palais Royaux de Séville, résidence des rois espagnols pendant près de sept siècles.  Les Maures débutèrent la construction dès l’an 844 mais leur héritage reste surtout présent grâce aux artisans qu’employèrent les souverains chrétiens au 14e siècle. L’architecture arabe ressemble beaucoup au Palais Nasride de l’Alhambra de Grenade mais nous remarquons que l’ensemble est encore mieux conservé car ces palais ont servis au cours des derniers siècles et la famille royale espagnole continue encore aujourd’hui à l’utiliser en partie.  La richesse des stucs et des azulejos nous fascine.  Nous visitons ensuite les jardins, encore là immenses et magnifiques.





Les quartiers Macarena et Arenal

Robes traditionnelles
Pour notre troisième et dernière journée de visites, nous prenons le car touristique jusqu’au quartier de la Macarena.  Nous entrons dans la Basilica de la Macarena qui abrite la célèbre Virgen de la Macarena, statue vénérée par les sévillans et souvent utilisée lors de processions.  L’église est d’ailleurs pleine de pèlerins venus adorer la Vierge, entourée de dorures et qui domine le maître-autel. Nous parcourons ensuite les petites rues du quartier, traversons l’immense place Alameda de Hercules et débouchons sur la calle de Las Sierpes, la rue piétonnière commerçante la plus célèbre de Séville qui propose des établissements offrant des chapeaux andalous, des éventails et des mantilles espagnols. Plusieurs boutiques des rues environnantes offrent aussi des vêtements andalous sur mesure et d’autres objets de cultes utilisés lors des processions religieuses.  Nous poursuivons jusqu’à la Plaza San Francisco et la Plaza Nueva, les deux places étant séparées par l’Ayuntamiento de Sevilla (l’hôtel de ville). 

La vierge de la Macarena

Après une sangria et un copieux repas de tapas dans un petit café, nous nous promenons dans les petites rues jusqu’à la Casa de Pilatos – maison qui aurait été construite sur le modèle de celle de Ponce Pilate à Jérusalem – nous entrons dans une surprenante petite chapelle très richement décorée, et nous marchons vers le quartier Arenal jusqu’à la Plaza de Toros de la Maestranza.  Notre visite guidée de ces belles arènes sera le clou de la journée. Bâties entre 1761 et 1881, ces arènes à la façade baroque très jolie, peuvent contenir jusqu’à 14 000 spectateurs. Le musée retrace les différentes époques de la tauromachie et on nous apprend que le costume du toréador tissé de fils d’or et de paillettes, coûte environ 3 000 euros et est identique encore aujourd’hui à celui qui était fabriqué au début du siècle.  Notre guide nous apprend que les corridas sont encore très populaires et à guichet fermé, ce qui nous surprend un peu.  Le billet coûte de 70 à 150 euros pour les meilleures places.  Le matador peut gagner jusqu’à 20 000 euros lors d’une corrida lors de laquelle il tue deux taureaux âgés de 4 à 6 ans, en moins de trente minutes chacun.  La saison débute en avril avec les Fêtes de Pâques et se poursuit jusqu’en octobre.  Même si nous étions dans la saison, nous n’assisterions probablement pas à ce spectacle pour voir un animal se faire tuer devant des spectateurs excités !






Nous avons beaucoup apprécié notre visite de Séville.  Nous ne nous attendions pas à une ville aussi bien aménagée avec de grands boulevards, de beaux et très grands parcs, un réseau de tramway et de nombreuses pistes cyclables.  Séville nous a étonnés et charmés…
  
Parc Maria Luisa

L'édifice "Couturier de la Reine"

2 commentaires:

  1. Merveilleuse visite virtuelle et bien expliquée! Séville nous semble d'une propreté exemplaire!

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  2. Allo Denys et Claudine, j'aurais été curieuse de savoir s'il restait quelque chose de l'exposition de Séville en 1992. Jeannine Pelletier

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