7
septembre
Nous
reprenons la route vers l’est, direction Vérone, une destination « vaut le
voyage » du guide Vert. En chemin, nous pratiquons notre italien. En effet, nous avons programmé les
coordonnées de l’aire de camping-car du centre de Vérone sur notre GPS et à
chaque fois qu’il faut emprunter une artère, le guide vocal nous le prononce en
italien. Il y a des noms très longs et
c’est très drôle de l’entendre nous dire « Via Santi Costimo e Damiano
Della Bona », souvent répété deux fois, 500 mètres avant
d’arriver et à l’intersection. Nous
apprécions de plus en plus notre GPS, indispensable pour entrer dans les
centres-villes. Nous entrons les
coordonnées géographiques indiquées dans notre guide et le tour est joué.
Nous
arrivons vers midi sur l’aire de camping-car et heureusement il reste quelques
places. Pour 10 euros, nous pourrons y
passer la nuit mais surtout, ce stationnement réservé aux camping-cars est
situé à seulement 20 minutes de marche du centre historique. Nous marchons donc les 700 mètres pour arriver
au centre. Ce que nous remarquons
immédiatement, c’est que rien n’est négligé ici, cette ville a été construite
avec de grands moyens, même les trottoirs sont en marbre rose, un peu comme
nous retrouvons dans nos églises.
L’architecture est un mélange de médiéval, gothique et renaissance.
Piazza Bra et Aréna Vérona |
Nous
arrivons à la piazza Bra, élégante grande place piétonnière animée sur laquelle
se tient une exposition de voitures antiques.
Après avoir fait le tour et pris quelques photos des vieux bolides, nous
arrivons à l’aréna de Vérone, situé au bout de cette place. Ce grand amphithéâtre romain est le troisième
plus grand d’Italie. Il comporte 44
étages de gradins et peut contenir plus de 25 000 personnes. Nous visitons
l’intérieur et nous montons dans les gradins faits de marbre rose (on peut
vraiment les appeler des gradins car les marches sont très hautes !). Sa
construction aurait été achevée en l’an 30 après J-C. Denis va suggérer au maire Labeaume de construire
ce genre d’amphithéâtre durable qui sert encore après de 2000 ans… pendant la
saison estivale, on y présente des concerts galas et des opéras tels que
Nabucco, Aida, la Traviata et, évidemment, Roméo et Juliette. Avant de sortir, nous regardons des affiches
publicitaires sur les concerts qui y sont données et nous décidons qu’il serait
formidable de pouvoir assister à un de ces opéras. Nous nous rendons donc à la billetterie et
nous achetons deux billets pour le concert de ce soir et devinez ce qui et
présenté : évidemment, l’opéra Roméo et Juliette de Gounod, on ne pouvait
mieux tomber, on ne connaît cet opéra mais c’est l’endroit idéal pour le
découvrir.
Balcon de Juliette |
Parlant
de Roméo et Juliette, nous continuons notre découverte de Vérone en nous
rendant à la Casa di Guilietta. Roméo et
Juliette, issus de familles rivales, les Capuletti (Capulet) et les Montecchi
(Montaigu), vivaient ici et leur drame eut lieu en 1302. Nous cherchons un peu la maison mais arrivons
finalement au 23 de la via Capello.
Comme on peut s’en douter, c’est bondé de touristes venus voir le
fameux balcon d’où Juliette écoutait les
déclarations d’amour de Roméo. Les
touristes sont fous de cet endroit. Ils
écrivent des mots d’amour sur les deux murs à l’entrée (seul endroit autorisé)
et aussi sur des papiers collés à l’aide de gommes. C’est la folie ici, il y a des centaines de touristes dans une toute petite cour, on
sort de là assez vite ! Cette histoire vraie a inspiré Shakespeare en 1594, et
sa célèbre pièce inspira ensuite une symphonie à Berlioz, un ballet à Prokofiev
et, à Gounod, l’opéra que nous verrons ce soir.
Tombeau Scaliger |
Nous
poursuivons ensuite notre visite en passant par la piazza dei Signori, belle
petite place chaleureuse et, tout près, l’Arche Scaligere où sont élevés les
tombeaux des Scaliger, les seigneurs sous lesquelles la ville connue son
apogée. L’architecture de ces tombeaux
est très gothique. Nous terminons notre
tournée de la vieille ville par le Castelvecchio et Ponte Scaligero, construits
au 13e siècle. Tout de briques
rouges, le pont est particulièrement remarquable et offre une belle vue sur la
rivière Agide. Nous retournons ensuite
au Bourlingueur pour manger et se doucher car nous allons à l’opéra ce soir !
Très beau pont du 13è siècle traversant l'Agide |
19
h 30, nous repartons pour le centre, « endimanchés » en campeurs
! Normalement, on s’habille pour aller à
l’opéra, mais nous ne savons pas si c’est requis pour un opéra dans un
amphithéâtre en plein air. Sur les
billets, c’est indiqué « Formal dress code » pour les sièges réservés.
Comme nous n’apportons pas ce genre de vêtements en camping et que nous avons
acheté des billets non réservés, nous espérons que notre habillement sera
correct. À notre arrivée, nous
constatons que nos habits sont tout à fait corrects, l’assistance étant
majoritairement des touristes modestement vêtus. Les places non réservées à prix populaires
(24 à 28 euros) se remplissent à pleine capacité. Ce n’est pas le cas des sièges réservés (84 à
189 euros) qui sont occupés à environ 20 %.
C’est un très grand spectacle, les chanteurs ont de magnifiques voix et
surtout de très beaux costumes très colorés.
Il y a des solistes, mais aussi un gros ensemble de chanteurs, des
danseurs et un orchestre symphonique d’au moins cinquante musiciens et aussi de
nombreux techniciens de scène qui proposent des effets visuels dans les gradins
à l’arrière de la scène. Ce qui est
surprenant, c’est qu’il n’y a aucune amplification et l’acoustique est parfait
quoique le son n’est pas très fort comparativement aux spectacles amplifiés que
nous sommes habitués d’écouter. Nous avons
beaucoup aimé mais nous sommes fatigués à la fin, là depuis 20 h pour l’opéra
qui débuta à 21 h, le tout s’est terminé à 1 h du matin. Nous avons été assis pendant cinq heures sur
une pierre de marbre rose utilisée depuis plus de 2000 ans !
Opéra Roméo et Juliette à l''Aréna de Vérona |
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