jeudi 29 août 2013

SLOVÉNIE - Bled

28 août – l’arrivée en Slovénie

Après une journée de repos au camping Sam-Nord de Salzburg, nous avons repris la route vers le sud, sous une pluie soutenue.  Nous avons encore franchi quelques tunnels de plusieurs kilomètres mais Denis les a appréciés cette fois-ci car ça reposait de la pluie.  Heureusement, le temps s’est enfin un peu dégagé en fin d’avant-midi.  En franchissant la frontière de la Slovénie, nous remarquons plusieurs affiches écrites en slovène, langue qui ne ressemble à rien de ce que nous connaissons… mais nous reconnaissons un mot qui ressemble à  «vignette ».  Nous comprenons qu’il faut aussi une vignette pour les autoroutes.  Le centre de service un peu plus loin nous en vend une, 15 euros pour 1 semaine.  Nous arrivons ensuite au camping Sobec à Lesce.  Il est immense et très bien aménagé, coûte 24 euros avec l’électricité et l’Internet est gratuit.  On avait lu sur Internet que le coût de la vie était moins cher ici et ça nous semble vrai.  Le préposé est très gentil et parle l’anglais.  Nous profitons de cette fin d’après-midi pour faire un peu d’épicerie…  là ça se complique car la plupart des produits ne sont écrits qu’en slovène.  On peut dire qu’on se sent un peu loin…  Nous avons peine à choisir les produits.  On se décide sur de la saucisse emballée sous vide, on en prend un paquet et là… le boucher vient nous voir, prend notre paquet et le remet dans le comptoir en nous montrant que cette saucisse va avec la bière qui est à côté !  Finalement, on change de menu pour de la pizza mais on a bien peine à choisir car tout est écrit en slovène et l’arrière de la boîte est traduite en 10 langues des pays de l’est, même pas en anglais…  La France commence à nous manquer…

 La Slovénie, petit pays de 2 millions d’habitants, est surtout caractérisée par l’attachement à la langue et la culture commune à tous les slovènes.  Faisant partie de la République socialiste fédérative de Yougoslavie, elle a proclamée son indépendance en 1991 suite à un référendum voté à 88 % en faveur de la séparation.  En 2004, la Slovénie intégra l’Union européenne et devient membre de l’OTAN.  Elle adopte l’Euro en 2007.  Ce petit pays, enclavé entre l’Italie, l’Autriche et la Croatie, est surnommée « la Suisse des Balkans », probablement nommé ainsi à cause de ses montagnes, les Alpes juliennes et les Alpes de Kamnik-Savinja, dont les sommets atteignent plus de 2 800 mètres.


29 août – Bled

Nous prenons nos vélos aujourd’hui pour nous rendre à Bled, situé à 3 km du camping.  Nos recherches sur Internet nous avaient décrit un village touristique situé sur le bord d’un lac glaciaire du même nom dans les Alpes juliennes.  Après plusieurs bonnes montées, nous arrivons en ville, la route redescend sur le bord du lac et là, c’est le choc !  Le lac est magnifique, entouré de montagnes et surtout d’un bleu-vert émeraude comme on a jamais vu !  Il y a une petite île au milieu du lac avec quelques bâtiments et une église.  De nombreuses embarcations se la coule douce et il y a aussi plusieurs barques d’entraînement dans des corridors.  Nous verrons plus tard dans la journée un gros centre d’entraînement d’aviron.




Ce qui est remarquable aussi, c’est qu’il n’y a que des embarcations sans moteur à essence.  Donc, comme probablement la plupart des nombreux touristes qui visitent cet endroit, nous montons à bord d’une belle embarcation toute de bois vernie avec un toit en toile bleu et qui contient environ une douzaine de personnes.  Elle ressemble à une gondole et est actionnée par le préposé avec deux rames à la manière d’un gondolier.  Le trajet est lent et prend une vingtaine de minutes.  Nous descendons du bateau et visitons l’ile, pour reprendre un prochain bateau au moment qui nous convient.  Au retour, surprise !  Des québécois sont assis juste en face de nous, et comme nous, ils ne s’attendaient pas à rencontrer des concitoyens en Slovénie !   Bien sûr, c’est la jasette et le trajet nous paraît pas mal moins long. 





Nous prenons ensuite nos vélos et nous pédalons le tour du lac qui compte 4 km de circonférence, ce qui nous permet d’admirer les points de vue de tous les côtés et de prendre de très belles photos.  Cette première journée de visites nous donne le goût de poursuivre la découverte de la Slovénie...


mardi 27 août 2013

Salzburg et Mozart

26 août

Nous poursuivons notre visite de Salzbourg ce matin.  Il semble qu’il y a une très belle piste cyclable qui nous amène au centre mais comme il pleut encore, nous utilisons à nouveau l’autobus pour nous y rendre.  Nous débutons notre journée par la visite des jardins de Mirabel, adjacent au château du même nom qui est maintenant occupé par l’hôtel de ville.  Abondamment fleuris, ils sont agrémentés de belles statues. 



Nous nous rendons ensuite à la maison de Mozart, où il habita pendant 7 ans, et ensuite à la maison natale de Mozart où il composa la plupart de ses œuvres de jeunesse.  Ces visites nous ont un peu déçus car nous aurions aimé retrouver les pièces meublées de l’époque de sa vie mais ces deux maisons sont plutôt des musées privés qui relatent sa vie et conservent des peintures et reliques du compositeur.

Église Collégiale
On retrouve à Salzbourg un nombre impressionnant d’églises.  Il y en a presque à tous les coins de rue !  Nous en visitons deux aujourd’hui.  La première, sise  à la place de l’Université, est l’Église collégiale, qui est très différente des autres car très blanche et dépouillée.  L’édifice extérieur est cependant très beau.  Nous nous dirigeons ensuite à l’Abbatiale bénédictine St-Pierre, qui, à l’opposée de la précédente, est une basilique romane à trois nefs.  Nous avons été impressionnés par le décor baroque mêlé au style roman, avec beaucoup d’ornements dorés, même l’orgue est abondamment orné d’or.  Nous avons aussi compté 16 autels ! Est-ce qu’ils sont utilisés simultanément ?  Le cimetière adjacent est aussi assez impressionnant. Adossé à la falaise, il compte plusieurs générations de familles salzbourgeoises.

 
Abbatiale bénédictine St-Pierre

Orgue de l'Abbatiale bénédictine St-Pierre
Cimetière de l'Abbatiale bénédictine St-Pierre


Nous décidons de prendre une petite pause mais avant nous passons par l'Abreuvoir, monumental bassin datant de 1695 comportant de belles sculptures et dessins de chevaux. Nous retournons ensuite au café Tomaselli pour un merveilleux café à la crème chantilly et une délicieuse pâtisserie.  Claudine se régale d’un traditionnel strudel aux pommes et Denis d’un gâteau au caramel. 
Bel abreuvoir pour chevaux
 Notre dernière activité : croisière sur la Salzach.  Pour nos visites à Salzbourg, nous avions acheté une passe de deux jours qui nous donnait accès gratuitement à tous les sites.  Nous terminons donc la journée par cette petite croisière de 40 minutes qui est assez tranquille en soit.  La rivière a cependant un très bon débit et coule rapidement.  Au retour, avant d’accoster, le capitaine du bateau nous met de la musique de Mozart et nous fait faire plusieurs rotations sur 360 degrés à l’aide des puissants moteurs.  C’est le clou de la croisière et tous les passagers applaudissent… avant d’avoir des nausées !



lundi 26 août 2013

Salzburg et les princes-archevêques

 23-24 août

Vendredi et samedi, nous avons profité du camping Grubhof de St. Martin bei Lofer… un peu de vélo et une belle randonnée pédestre d’une heure vers l’église Santa Maria Kirchental.  L’église et les beaux édifices tout autour ont été construits sur un plateau au dessus du village et au pied des montagnes.  Ça nous semble un lieu de pèlerinage assez important, l’église est vaste et il y a beaucoup de fidèles… mais tout est écrit en allemand, donc les informations sont limitées.


25 août

Salzburg vue du haut de la forteresse
Nous voilà maintenant rendus à Salzbourg, dans un camping à quelques kilomètres au nord de la ville.  Ici, il y a beaucoup de touristes ; on nous remet de l’information en français pour le transport jusqu’au centre-ville et le préposé qui nous amène jusqu’à notre site parle un peu le français.  Après être installés, nous prenons l’autobus jusqu’au « Zentrum », vieux centre-ville faisant partie du patrimoine mondial de l’Unesco (comme le Vieux Québec).  Les rues sont piétonnières et bondées de touristes.  Il y a aussi beaucoup d’autrichiens vêtus des habits traditionnels et nous les trouvons bien beaux…  nous sommes dimanche, est-ce la raison ?  Nous verrons demain s’il y a en autant…  Comme il est midi, nous nous asseyons sur la terrasse du Café Tomaselli, ayant pignon sur rue depuis 1704 !  Nous dégustons une délicieuse omelette et nous nous régalons du café à la crème chantilly. 

Notre première visite est la résidence des princes-archevêques, qui ont développé et régné sur la ville à partir de l’an 700. Au 13e siècle, les archevêques reçoivent la dignité de princes du Saint Empire romain germanique et jouissent d’importants privilèges, dont ceux de porter la couleur pourpre normalement réservée aux cardinaux, de nommer les évêques et d’excommunier leurs ennemis.  On dit que leurs revenus sont considérables et proviennent en grande partie de l’exploitation des mines de sels de la région. Quelques-uns de ces archevêques ont fait construire de magnifiques palais. Nous visitons donc les salles richement ornées de ce palais, adjacent à la cathédrale de Salzburg.  Il y a quelques meubles de la renaissance mais c’est surtout l’architecture des pièces qui nous impressionne.  Les plafonds en stucs et feuilles d’or sont des œuvres d’art en soit, décorant et mettant en valeur les belles peintures.  Les murs sont recouverts de soie, les planchers en marqueterie de bois précieux sont magnifiques et les encadrements des portes sont en granite et marbre rouge.  Dans chaque pièce, il y a un poêle, sorte de grosse bouilloire en céramique d’une quinzaine de pieds de hauteur.  Plusieurs belles horloges antiques sont aussi en exposition.
Salle d'audience de la Résidence - Mozart y joua à l'age 6 ans pour les princes-archevêques



Nous empruntons ensuite le funiculaire pour atteindre le château, qui est en fait une forteresse médiévale construite sur un bloc de dolomite à 120 m au dessus de la ville.  Il fût commencé en 1077 et fut sans cesse agrandi.  L’immense complexe comporte des tours, bastions pour les canons, des dépôts d’armes, des résidences, église etc. C’est comme un petit village qui était occupé par les militaires.  Les archevêques y ont fait aménager des chambres d’apparat qui ont conservé leur architecture médiévale, tout en bois et richement décoré d’or.  Dans la chambre dorée, un poêle de faïence monumental datant de 1501 est décoré de fleurs, de fruits, de blasons, de portraits et de scènes de la bible.  Nous visitons aussi le musée qui retrace la vocation militaire du château.

Poêle en Faïence dans la chambre doré

Nous redescendons par la porte est qui nous amène vers l’Abbaye de Nonnberg, le couvent que nous avons vu dans le film « La Mélodie du Bonheur » où Maria était novice et où la famille Trap s’est réfugiée lors de sa fuite des allemands. Nous pouvons visiter l’église et le petit cimetière adjacent.  Ce couvent de bénédictines fut fondé en 714.  Cela donne envie à Claudine de revoir ce célèbre film de 1964.  Nous trouvons donc une copie dans une boutique à touriste à un prix exorbitant !
Abbaye de Nonnberg
Nous terminons notre visite aujourd’hui par la Judengasse (ruelle aux juifs) et par la Getreidegasse (rue des céréales), toutes deux très commerçantes et animées, et richement décorées de belles enseignes en fer forgé.  Nous rencontrons plusieurs couples en tenue de soirée chic - il doit y avoir un concert ce soir... quant à nous, notre journée se termine par l'écoute de La Mélodie du Bonheur dans le Mon Blanc Bourlingueur !

Getreidegasse


vendredi 23 août 2013

Lofer

22 août

Notre « coup de cœur » pour cet endroit est autant pour le camping que pour le village.  Donc, quelques détails sur le camping Grubhof de St. Martin Bei Lofer (www.grubhof.com).  Il est situé dans une plaine entourée de montagnes, sur le bord de la rivière Saalach à 1 km du village de Lofer.  Depuis plus de 35 ans que nous voyageons en camping, c’est le plus beau que nous ayons vu à ce jour.  L’emplacement est féerique, sur de grands terrains gazonnés avec de beaux arbres, sur le bord de la rivière couleur vert-pomme et avec une vue sur les crêtes des monts environnants de plus de 2 500 mètres.  Les installations, renouvelées depuis notre venue en 1987, sont spectaculaires.  Les bâtiments ont une architecture ultra moderne s’intégrant parfaitement au décor. Les toilettes, douches, lavabos individuels, lavabos pour vaisselle, lavabos pour lessive, laveuse/sécheuse, tout est de grande qualité, bien pensé et fonctionnel.  Tous les murs et planchers sont en céramique et les comptoirs sont en granite. En fait, tout est parfait !  On se croirait dans un hôtel 5 étoiles !

Comme le Wi-Fi fonctionne très bien à notre site de camping, Claudine en profite ce matin pour se mettre à jour, autant pour les comptes que pour le blogue, et faire un peu de lessive.  Pendant ce temps, Denis fait un grand lavage du Bourlingueur puisque qu’il n’a pas été nettoyé depuis un mois que nous l’utilisons.   Nous visiterons Lofer en après-midi.
Les pourtours de fenêtres peintes
Nous prenons donc nos vélos pour nous rendre au village de Lofer.  Le camping est situé dans une plaine parsemée de petits villages, tous reliés entre eux par des pistes cyclables.  Nous rencontrons plusieurs autrichiens faisant leurs courses à vélo… en se croirait au Pays-Bas !  Nous arrivons enfin au village.  Très pittoresque, il est considéré, dans le Guide Vert Michelin, comme un très beau village qui mérite un détour.  Il est traversé par la belle petite rivière Saalach sur laquelle nous retrouvons l’ancien moulin à bois. L’église comporte un clocher à double bulbe et les maisons de type autrichiennes sont impeccables.  Elles sont construites en bois et crépi blanc et agrémentées de fleurs et de dessins peinturés sur leurs murs et alentour de leurs fenêtres, ce qui est typique de la région.


Nous retrouvons avec bonheur une maison que nous avions photographiée en 1987 et qui nous est toujours restée en mémoire car sur le grand mur longeant la rue, on y a planté un poirier qui s’est accroché au crépi.  Le poirier est l’arbre du pays et y voit souvent ces arbres pousser après les maisons.  La maison est toujours là, le poirier aussi et 26 ans plus tard, il a bien profité et est plein de belles poires prêtes à manger.  C’est l’occasion de nouvelles photos en 2013 !
 
Les Poirier devant le poirier
et ses poires

AUTRICHE - La valse des tunnels

21 août

Au lever ce matin, nous admirons le magnifique lac des Quatre-Cantons sur lequel se trouve la belle ville de Lucerne située à l’autre bout du lac. Ici, complètement à l’est, nous sommes dans une partie où le lac ressemble à un fjord.  Nous prenons quelques photos avant notre départ, direction l’Autriche. 
Lac des Quatre-Cantons à Brunnen
Nous passons par le Liechtenstein, petite principauté de 160 km2, 35 000 habitants, coincée entre l’Autriche et la Suisse. Un des pays les plus riches au monde, les entreprises étrangères y sont attirées par un régime d’impôt plus que favorable – on en compterait plus que d’habitants ! Nous faisons un arrêt à un poste d’essence et y achetons une carte routière de l’Autriche.  Heureusement, car la gentille dame, parlant quelques mots de français et d’anglais, nous offre d’acheter une vignette obligatoire pour les autoroutes de l’Autriche (pas cher, 10 euros pour 10 jours).

Nous sommes donc maintenant en règle pour poursuivre notre route.  Nous entrons en Autriche par Feldkirch, empruntons l’autoroute A12/E60 et jusqu'à Innsbruck, sur 73 km, nous traversons pas moins de 25 tunnels, donc un de 14 km de long, cinq d’au moins 5 km et plusieurs autres de 1 à 2 km, sans compter les plus petits.  Nous sommes finalement plus souvent dans des tunnels qu’à l’extérieur.  Nous avons peine à imaginer ce qu’était la route avant le percement de ces nombreux tunnels.  Denis a bien hâte que cette route intérieure se termine car c’est assez hypnotisant d’être dans ces couloirs sombres.  Cette route, qui a dû coûter une fortune à construire, est entièrement gratuite (avec vignette) sauf pour l’Arlbergtunnel de 14 km qui a coûté 9 euros.



Après Innsbruck, nous poursuivons notre route dans le Tyrol jusqu’à notre destination : Lofer. Pourquoi cette destination : lorsque nous avons fait notre tournée d’Europe en 1987 avec notre Westfalia, le village de Lofer (et son camping à St. Martin bei Lofer) fut notre « coup de cœur » et nous tenons à y revenir en 2013.  Notre premier arrêt se fait à l’épicerie du village.  C’est notre premier marché entièrement en allemand (en Suisse, les étiquettes étaient trilingues – français/allemand/italien).  Tout un exercice de compréhension – surtout que les produits sont assez différents que ceux de la France – donc, ça prend du temps mais on y arrive !  Nous arrivons au camping fatigués mais heureux de retrouver cet endroit qui nous fait souvent rêver depuis 1987.
Accueil du camping Grubhof à St. Martin Bei Lofer

jeudi 22 août 2013

Le Glacier du Rhône et les émotions…

20 août

Vignes du Valais
Poursuivant notre route vers l’est, nous roulons au bas de la vallée du Rhône sur une belle route entourée d’arbres fruitiers et de vignes.  Les vignes accrochées au flan des montagnes, produisent les vins du Valais.  Plus nous avançons et plus le français laisse sa place à l’allemand sur les affiches routières et commerciales.  Nous sommes dans la partie alémanique du Valais.  Après la petite ville de Brigue, nous empruntons la route 19 qui monte lentement et nous atteignons une grande plaine entourée de hautes montagnes, qui traverse de beaux petits villages.  Nous arrêtons à Biel pour prendre quelques photos.  Le cimetière adossé à l’église est particulier : chaque emplacement est surmonté d’une croix en bois avec un petit toit et un Christ crucifié, mais tous différents.  Ça fait un ensemble particulièrement réussi.

Biel
Finalement nous atteignons Gletsch et c’est le début de la montée pour la  Furkapass (col de la Furka), qui culmine à 2 429 mètres.   La route est large, moderne et le panorama grandiose.   Nous voyons les lacets de notre destination d’un côté et les lacets de la Grimselpass de l’autre côté.   Tout en bas, c’est la naissance du Rhône, important fleuve d’Europe qui passe par le lac Léman, Genève, Lyon, Valence pour atteindre la Méditerranée à Arles.  Finalement, nous atteignons le Belvédère, petite bourgade comportant un hôtel, un restaurant et une boutique.  Nous stationnons notre véhicule pour atteindre la boutique et voir enfin la source du fleuve, le Glacier du Rhône, une destination « 3 étoiles » du Guide Vert Michelin, pleinement méritée. Le glacier a toutefois reculé passablement d’après les photos des cartes postales de la boutique mais c’est encore spectaculaire, avec un lac au bas du glacier sur lequel flottent quelques icebergs d’un beau bleu « glacier ».

Glacier du Rhône - 2429 mètres d'altitude
Nous poursuivons notre montée du col pour quelques mètres encore et c’est ensuite le début de la descente.  Nous quittons la région du Valais et sommes maintenant en Suisse Centrale.  Est-ce à cause de ce fait, mais la route est beaucoup plus étroite, plus vieille et sinueuse pour la descente de ce côté, et aussi très achalandée : motos, autos, camping-car et bus montent et descendent, les croisements sont souvent difficiles... et à un certain endroit, après un virage en épingle, nous avançons et un autobus vient vers nous en sens inverse… nous ralentissons et... ça ne passe pas !  Denis ferme son miroir mais ça ne passe pas…  Le chauffeur de l’autobus fait signe de reculer… il y a plein de voitures derrière nous…  donc on recule comme on peu, c’est étroit et nous voilà maintenant de reculons à remonter le col !... les gens klaxonnent, les motos passent à gauche et à droite et les autos doivent reculer… enfin Denis se positionne devant l’autobus et les autos passent à côté et enfin, c’est un peu plus large car nous sommes dans le virage en épingle.  L’autobus nous rejoint, passe et enfin, nous pouvons continuer notre route, après quelques sueurs froides !
Source du Rhône et lacets des cols Furka et Grimsel
Après ces émotions, nous décidons de modifier notre route car il y a encore des cols sur notre itinéraire et nous choisissons de prendre une pause des cols.  Nous prenons donc la route vers le nord pour emprunter l’autoroute qui mène à Lucerne, très belle autoroute qui arrive du Tunnel du Saint-Gotthard.  Nous identifions un terrain de camping à Fluelen, au bas du Lac des Quatre-Cantons.  Nous trouvons assez facilement le camping mais une fois engagé dans le petit chemin, ça se rétrécie de plus en plus et finalement nous constatons que ce camping ne peut nous accueillir.  Heureusement, il y a un endroit un peu plus loin sur la petite rue pour rebrousser chemin.  Claudine prend conscience qu’il faut l’icône « camping-car » pour choisir un camping dans le répertoire…  ouf… nous prenons beaucoup d’expérience aujourd’hui !  Finalement, 12 km plus loin, nous trouvons notre camping pour ce soir à Brunnen, sur le bord du même lac.

lundi 19 août 2013

La Grande Dixence

19 août

Notre destination aujourd’hui est un site « 3 étoiles » du Guide Vert Michelin.  Selon ce guide, un « 3 étoiles » signifie « vaut le voyage ! ».  Donc, nous poursuivons notre route vers Sion et empruntons une petite route vers le sud pour, encore une fois, monter, monter, monter dans un col.  Notre route est de plus en plus étroite et pendant les cinq derniers kilomètres, ne comporte qu’une seule voie et environ une vingtaine de virages en épingle.  Heureusement, nous ne rencontrons aucune voiture en sens inverse.

Nous arrivons enfin à notre destination, le Barrage de la Grande Dixence.  C’est le plus haut barrage-poids du monde.  Implanté à 2 365 mètres d’altitude, il a une  hauteur de 284 mètres et a été mis en service en septembre 1966.   Nous effectuons la visite guidée qui nous amène dans quelques-uns des 32 kms de tunnels à l’intérieur du barrage.


Ce qui est assez impressionnant, ce sont les explications qui évoquent le plus gigantesque ouvrage de génie civil entrepris par les suisses.   Voici quelques données que nous avons retenues :
  • La construction du barrage a duré 10 ans et a nécessité 5,9 millions de mètres cubes de béton.
  • Le barrage sert à retenir un lac artificiel de 5,6 km de long entouré de montagnes.
  • L’approvisionnement en eau du lac se fait par 100 km de tunnels creusés dans les montagnes environnantes pour recueillir les eaux de 35 glaciers.
  • L’eau du lac est ensuite transportée par de grosses canalisations pour rejoindre les quatre stations de fabrication d’électricité dans la vallée à 1 800 mètres plus bas.
  • L’apport annuel en électricité est évalué à 1 600 millions de kWh.
Nous terminons notre visite en empruntant un téléphérique qui nous amène sur la crête du barrage.  Nous avons alors une magnifique vue sur le lac, d’un beau vert doux et aussi sur les montagnes et glaciers environnants.



Il faut maintenant renégocier les nombreux virages en épingles dans une route très pentue, mais finalement, tout se déroule bien et nous arrivons au petit village de Hérémence et nous nous arrêtons pour quelques photos.  Nous sommes estomaqués par la disposition des maisons, en escalier au flan de la montagne…  ce que nous voyons en bas, ce ne sont que des toits, et cela sur plusieurs niveaux !  Quelle façon de vivre à flan de montagne, toujours dans les escaliers (intérieurs et extérieurs).  Nous n’avons vu aucun vélo ici…
 



SUISSE - Le Grand Saint-Bernard

18 août

Nous voilà rendus en Suisse !  Dans les prochains jours, nous explorerons le Valais, région francophone des Alpes.  Donc, après avoir suivi les rives du Lac Léman et celles du Rhône qui alimente les eaux du lac, nous avons fait un arrêt à Martigny, petite ville reliée par le train qui part de Chamonix.  Arrêt à l’Office du tourisme pour une carte et les informations de bases et nous voilà sur la route du Grand Saint-Bernard.  Cette vieille route chargée d’histoire relie le Valais au Val d’Aoste en Italie.  Napoléon Bonaparte l’a emprunté en 1800 avec 46 000 soldats.  Nous atteignons la route du Col après avoir traversé une belle voie d’environ 5 à 6 kilomètres, genre de tunnel ouvert avec toit et fenêtre d’un côté.  Nous arrivons à une intersection et avons le choix entre le Tunnel du Grand Saint-Bernard – d’une longueur de 5,9 km, il a été construit entre 1959 et 1964 par la Suisse et l’Italie – et le col du même nom.  Nous choisissons le col car c’est notre destination d’aujourd’hui. 

Nous remarquons que la route est vieille, plus étroite et pentue que les autres cols français que nous avons empruntés.  Nous arrivons enfin au Col et trouvons un stationnement malgré l’affluence ce dimanche.  Le site est situé à 2469 mètres dans une échancrure rocheuse avec un lac au milieu qui est gelé en moyenne 265 jours par année.  Plusieurs bâtiments sont construits autour du lac.  Nous marchons vers l’autre côté du lac, traversons la douane italienne et retrouvons un hôtel et un restaurant.  Nous revenons sur nos pas pour visiter les bâtiments du côté Suisse, soit l’Hospice du Grand Saint-Bernard, le musée et le chenil.
Col, du Grand Saint-Bernard, côté Italie


Col de Grand Saint-Bernard - Hospice côté Suisse

Nous débutons donc la visite par le chenil dans lequel nous pouvons voir les célèbres chiens saint-bernard.  Il y a une quinzaine de chiens adultes, surtout des femelles et une vingtaine de chiots d’environ 2 mois. Le chenil, qui appartenait aux chanoines de l’hospice, a été vendu à la fondation Barry en 2005 qui s’est engagée à garantir la présence des chiens au col pendant l’été (ils sont à Martigny pendant l’hiver).  Le chenil est maintenant dédié uniquement à la reproduction pour la vente partout dans le monde – un chiot (pure race évidemment) coût 2 400 francs suisse, soit environ la même valeur en dollars canadiens. Ces chiens ne sont plus utilisés pour secourir les alpinistes et skieurs car ils sont trop lourds pour les hélicoptères et moins habiles dans la neige que les bergers allemands qui sont maintenant utilisés.  Nous sommes charmés par ces belles bêtes dociles aux yeux doux.





Nous visitons ensuite le musée qui retrace l’histoire de cette race de chien de montagne et de neige. La race des saint-bernard est très vieille ; des documents ont été trouvés datant de 1380 faisant référence à ces chiens. Comme le groupe était restreint, ils sont devenus consanguins.  Ils ont alors été croisés avec des terre-neuve qui était la race qui leur ressemblait le plus.  Ils sont donc devenus un peu plus gros et plus forts pour accomplir leur tâche de sauvetage en montagne, notamment le plus célèbre, Barry, qui a secouru pas moins de 40 personnes en 1812. Pour commémorer ses exploits, le chenil nomme son plus beau mâle « Barry » depuis plus d’un siècle.  Barry II et Barry III sont également célèbres pour avoir secourus nombre de gens en difficulté.

Notre visite se termine par l’hospice du Grand-St-Bernard tenu par les religieux de l’ordre des chanoines de St-Augustin qui entretiennent une tradition d’assistance et d’hospitalité aux voyageurs en toute saison.  Ils nous ont reçus avec beaucoup de chaleur et de simplicité.  Ils ont été installés il y a neuf siècles par Saint-Bernard de Menthon, d’où l’appellation de la route, du col, du tunnel et des chiens !
Église de l'Hospice
Nous redescendons le col et notre journée se termine au camping du Grand Saint-Bernard (!) dans le beau, vieux et pittoresque village de Bourg St-Pierre situé à 1920 mètres d’altitude.  Le sommeil sera bon au frais !
Église de Bourg Saint-Pierre

samedi 17 août 2013

Les stations thermales du Lac Léman

15 août – Thonon-les-Bains

Jeudi le 15 août est journée férié en France et dans plusieurs pays d’Europe.  C’est la Sainte-Marie, fête pour les catholiques (je crois qu’on l’appelle aussi l’Assomption).  Comme il n’y a pas de transport en commun les jours fériés, nous prenons nos vélos et nous nous rendons à Thonon-les-Bains.  C’est une petite ville très coquette avec son château, le Château de Ripaille, et surtout sa rive du lac Léman qui est très animée.  Nous prenons le funiculaire qui nous amène sur une belle terrasse fleurie.  C’est un centre de villégiature avec beaucoup de vacanciers venus se la couler douce.




Nous sommes installés au camping les Huttins à Amphion-les-Bains, pour seulement 17 euros la nuit. Comme c'est un beau camping près du lac, avec belle plage de galets à 10 minutes de marche, nous décidons d’y passer quelques jours.


16 août – Évian-les-Bains

Après quelques courses à vélos ce matin, nous prenons l’autobus pour Évian-les-Bains.  Nous sommes surpris de monter à bord d’un autobus Mercedes longue distance confortable, qui nous semble tout neuf et qui aurait pu nous amener jusqu’en Russie… mais nous descendons dix minutes plus tard au centre d’Évian-les-Bains, mondialement connue pour son eau de source du même nom.   Cette ville a connu sa célébrité auprès des aristocrates aux 19e et 20e siècles, qui venaient pour s’y reposer et surtout pour ses nombreuses sources aux vertus médicinales.  Plusieurs bâtiments anciens sont encore très biens conservés, notamment l’Hôtel de ville, ancienne villa d’été d’Antoine Lumière, le père de Louis et Auguste, inventeurs du cinématographe.  Nous visitons quelques établissements thermaux des années 1900 ainsi que le griffon de la source Cachat, la plus célèbre source d’Évian dont les vertus furent révélées en 1790.  Des gens font la file pour remplir leur bouteille de cette belle eau claire qui descend des montagnes. 
 
Griffon de la source Cachat
Une des attractions les plus célèbres d’Évian est son funiculaire, qui est le seul au monde à comporter six gares.   Destiné au transport des clients de la Société des Eaux et de la Société des hôtels d’Évian, il fut mis en exploitation en 1907.  Les deux voitures en bois et acier peuvent accueillir 60 personnes.  Le funiculaire que nous prenons aujourd’hui est l’original et n’a pas été modifié, sauf pour la sécurité.  L’ouverture des portes se fait manuellement par la préposée, et ce à chacune des gares. Le trajet dure environ 15 minutes, sur 790 mètres de longueur et passe dans quelques tunnels.  Nous nous imaginons les passagers du début des années 1900 avec des habits et chapeaux haute forme pour les messieurs et de belles robes longues pour les mesdames.



Après le retour au camping, notre journée se termine par une belle baignade dans le lac Léman, dont l’eau est d’un beau bleu azur.  Nous décidons de rester demain pour profiter du lac et de la belle température et dimanche, ce sera la route pour la Suisse.